PLUDJAMB a écrit :Salut,
Est ce que des études ou des essais auraient été réalisés sur les effets de l'ingestion de protéines, voire de lipides, sur IM ?
Est ce que certains parmi les forumeurs auraient testé autre chose (tout du moins sur la première partie du vélo), vous en êtes vous mieux ou plus mal portés? meilleure perf ? finisher dans d'atroces souffrances gastriques ?
Merci d'avance pour vos réponses et retours d'expérience.
D'un point de vue énergétique, quelle serait l'intérêt d'avoir une alimentation riche en lipides ou protéines?
Petit rappel :
- Si les glucides qu'ils soient rapides ou lent ou sucre, hydrate de carbone sont utilisés ou préconisés sur longue distance ou tout autre courses d'endurance, c'est tout bonnement que le lapse de temps entre l'ingestion, l'assimilation et sa consomation cellulaire est rapide (c'est de l'ordre de la dixaine de min voire demi heure selon les glucides incurgités).
Dès que la consommation de glucides dans le sang est inférieur à un seuil (déterminé par notre beau petit cerveau), ce sont les réserves en glucides (on parle de glycogène) que l'organisme a pu faire lors de ta préparation " alimentaire " sur les 5 derniers jours au niveau du foie et de tes muscles qui vont intervenir. La machine est bien faite car dès que le cerveau sonne la sonnette d'alarme et donc que le besoin s'en fait sentir, le glycogène est retransformé en glucose pour retrouver un équilibre sanguin.
Alors pourquoi cette voie se met en place rapidement?
- Bé c'est une voie anaérobie
- demande peu d'énergie lors de la glycolyse (transformation du glucose en pyruvate)
- par contre, réserve pas très importante puisque la réserve musculaire en glycogène est de l'ordre d'une dizaine de g/kg de muscle et que 30 à 40% du poids corporel est constitué de muscles (çà fait plus de 300g de réserve, c'est pas énorme quand on sait que lors d'un marathon, on consomme environ 100g pour 30 à 40min de course). En plus, c'est le glycogène des muscles en activité qui sont utilisés, donc certaines réserves sont inactives
- autre point négatif : la libération d'énergie via la dégradation du glucose est faible.
D'où la mise en action d'une autre voie, la voie de l'endurance comme on dit
ou l’on retrouve comme source de réserve, les lipides via la lipolyse. En d’autres termes, les triglycérides sont dégradés et libèrent des acides véhiculés dans le système sanguin jusqu’aux cellules. Là, ils vont subir des réactions (ou béta-oxydation) dans un organite à l’intérieur des cellules. L’oxygène est primordiale pour la réalisation de ces étapes de dégradation.
Cette voie est une source inépuisable puisque pour un individu béta de 70kg, il en possède plus de 10Kg. Quand on sait qu’on utilise que 300g de ces réserves sur un marathon lors d’un IM, on a de la marge. De plus, pour un Triglycéride dégradé par lipolyse, cela produit 12 fois plus d’énergie que par la dégradation d’un glucose par glycolyse
Par contre, elle consomme beaucoup plus d’énergie, et est lente à se mettre en route. Et puis, elle est utilisée pour les rythmes de croisière, seuil aérobie.
Maintenant, sur un IM, il n’y a aucun intérêt de prendre de complément en lipides. Les réserves sont suffisantes sur ton alimentation a été sérieuse les dix derniers jours. Prendre des lipides en course ne te ferait que travailler l’organisme pour rien. D’autant plus qu’elle appelle à la soif et le plus souvent non pas une solution sucrée qui te dégoûte, mais plus de l’eau.. Boire de trop d’eau en pleine effort (sans additifs) te fait éliminer plus rapidement tes sels minéraux déjà bien affaiblis, t’appauvrit donc énergiquement et paradoxalement de déhydrate plus rapidement car tu sues plus
Prendre des protéines de la manière dont tu parles n’a également aucun intérêt.. Avoir une alimentation protéique pré course je ne dis pas pour la consolidation de notre organisme ; après bien entendu c’est indispensable pour combler les nombreux traumatismes du corps, mais pendant, çà n’a aucun sens. En effet, tu ferais travailler également abondamment ton organisme : l’énergie nécessaire pour l’assimilation, et dégradation en a.a est coûteuse. Quant à l’intérêt énergétique qu’elle t’apporte en IM, c’est n’est pas propice à la course. D’autant plus que seulement 3 d’entre elles (comme le stipule ….) peuvent jouer un rôle dans l’apport énergétique : Isoleucine, la leucine et la valine en intervenant dans le cycle de Krebs, mais l’impact qu’elles ont reste secondaire dans l’effort. Les industries de l’alimentation joue sur leur vertu (je le nie pas dans la vie de tous les jours, mais dans une course aussi longue qu’un IM, çà reste à prouver).
D’ailleurs pour illustrer tout çà, ne nous dit-on pas d’éviter de prendre du lait, riche en lipide et protéines quelques heures avant une course du fait de sa longue digestion et de son coût pour y parvenir. Et pourtant le lait serait l’aliment idéal car en plus des lipides et protéines, il contient des glucides. TOUT en 1….
Maintenant outre l’aspect biologique, couper le goût sucré qui nous sature souvent et qui nous donne l’envie de gerber par un bon sandwich bien gras comme j’ai pu m’envoyer dans le cornet à Embrun avec de la bonne rosette de chez nous ou du pâté, çà redonne un coup de fouet psychologique : on savoureeeeeeeee
Bon ben désolé de vous avoir enmerdé avec ce récit, je ferai plus synthétique la prochaine fois

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