Re: La "raison d'état"
Publié : 16 mars 2012, 05:43
Ce que tu dis est juste aussi. La perfection n'est pas de ce monde !
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Pour ma part, je pense qu'il n'est pas choquant qu'un journal qui a enfreint la loi soit condamné. La liberté de la presse est extrêment importante, mais cette liberté ne doit pas pour autant inciter des tiers à commettre des infractions pour le plus grand profit du journal. Dans le cas que tu as cité, le journaliste s'en tire très bien finalement. Et si ça se trouve, la Cour de renvoi va le condamner quand même. Les résistances de Cours d'Appel sont fréquentes.Richie a écrit :Si les instructions judiciaires n'étaient pas bloquées, si les contrôles antidopages chopaient les dopés, si certains contrôles n'étaient pas étouffés, alors oui très bien...Inoza a écrit :Pour autant, heureusement qu'il y a des règles ou des lois s'agissant des medias.
Entre le fait que les journalistes ne peuvent pas "sortir" toutes les affaires en raison de ces lois et le fait qu'ils pourraient écrire quasiment ce qu'ils veulent en toute impunité parce qu'ils détiendraient un soupçon d'élément, j'ai choisi mon camps.
L'information n'est malheureusement pas réservée à une élite qui pourrait lire entre les lignes. En outre, l'objectif de la plupart des informations est de vendre le support. Personnellement, cela ne me pose pas de problèmes. En revanche, choisir les informations et les rédiger pour qu'elles soient vendeuses peuvent avoir des conséquences aux lendemains dramatiques pour les personnes incriminées dont on a mentionné le simple nom. Il suffit de voir l'écart de traitement médiatique entre la révélation d'une information "vendeuse" et le démenti puis l'information rétablissant la vérité... Certaines personnes voient leur vie brisée à jamais. Je préfère de loin une justice qui ne parvient pas à incriminer un coupable qu'un innocent incriminée à tort. L'affaire Outreau a fait des dégâts dramatiques en raison d'une médiatisation outrancière car vendeuse. On a tous à un moment pensé que ce qui était rapporté était peut-être vrai. Et pourtant...
Richie, pardonne-moi si je n'ai pas bien compris tes propos, ce n'est pas très grave et je me vautre peut-être avec mes propos. Je préfère cependant ne pas savoir qu'un mec s'est dopé en raison des lois qui établissent certaines règles plutôt que lire à tort et à travers qu'éventuellement, peut-être, il se pourrait, il a été dit, on aurait vu, etc.
mais comme on ne vit pas dans un monde parfait...il est tout à fait choquant qu'un journal puisse être condamné sur le fondement de ses sources, alors qu'il ne devrait être condamné que sur le terrain de l'éventuelle diffamation.
Je suis fondamentalement d'accord.Pour ma part, je pense qu'il n'est pas choquant qu'un journal qui a enfreint la loi soit condamné. La liberté de la presse est extrêment importante, mais cette liberté ne doit pas pour autant inciter des tiers à commettre des infractions pour le plus grand profit du journal. Dans le cas que tu as cité, le journaliste s'en tire très bien finalement. Et si ça se trouve, la Cour de renvoi va le condamner quand même. Les résistances de Cours d'Appel sont fréquentes.
Un journal qui révèle des faits répréhensibles et délicteux qui ne sont pas sortis par les canaux légaux, ne devrait pas pouvoir être condamné sur le fondement de la source qui prouve la crédibilité de son article.Inoza a écrit :Je suis fondamentalement d'accord.Pour ma part, je pense qu'il n'est pas choquant qu'un journal qui a enfreint la loi soit condamné. La liberté de la presse est extrêment importante, mais cette liberté ne doit pas pour autant inciter des tiers à commettre des infractions pour le plus grand profit du journal. Dans le cas que tu as cité, le journaliste s'en tire très bien finalement. Et si ça se trouve, la Cour de renvoi va le condamner quand même. Les résistances de Cours d'Appel sont fréquentes.
Là, je ne te suis lus du tout. Tu légitimes l'incitation à la commission d'infraction. Sans receleurs, il y aurait moins de voleurs. Un journal qui "vend" une information obtenue illégalement (recel de secret professionnel par exemple) est dans la même situation qu'un péquin qui achète un ordi tombé du camion...Richie a écrit :Un journal qui révèle des faits répréhensibles et délicteux qui ne sont pas sortis par les canaux légaux, ne devrait pas pouvoir être condamné sur le fondement de la source qui prouve la crédibilité de son article.Inoza a écrit :Je suis fondamentalement d'accord.Pour ma part, je pense qu'il n'est pas choquant qu'un journal qui a enfreint la loi soit condamné. La liberté de la presse est extrêment importante, mais cette liberté ne doit pas pour autant inciter des tiers à commettre des infractions pour le plus grand profit du journal. Dans le cas que tu as cité, le journaliste s'en tire très bien finalement. Et si ça se trouve, la Cour de renvoi va le condamner quand même. Les résistances de Cours d'Appel sont fréquentes.
La seule condamnation acceptable dans une démocratie pour un journal, c'est la diffamation, soit la constatation que ce qu'il dit est infondé.
Condamné le journal sur le fondement de la preuve qu'il apporte, c'est exercer une censure indirecte![]()
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Par son sens du détail et de la justification en droit, la cour de cassation freine cette censure indirecte et c'est tant mieux.
L'Equipe a utilisé un langage diplomatique déjà utilisé dans d'autres sports...notamment dans le cadre du 1er post de ce post.Inoza a écrit :Partageant l'avis de Triathlex, je reprends l'article que tu cites : "L'article en cause était paru le 22 août 2008, pendant les Jeux olympiques de Pékin. Titré "Drôles d'analyses pour Tahri", il révélait deux paramètres sanguins (hématocrite et volume d'hémoglobine) qualifiés d'"anormaux" et de "suspects"." Cet article qui a été lu par un grand nombre de lecteurs ne fait qu'affirmer sans prouver en s'appuyant sur des informations qui selon toi révéleraient des faits répréhensibles et délictueux. Mais à quel titre ? En s'appuyant sur quoi ? Le même article que tu cites est vague, imprécis mais en tous les cas semble condamner de fait et de droit Thari. Bon sang c'est choquant ! Quand bien même ce dernier serait répréhensible !
Les contrôles se sont révélés négatifs et il faudrait prendre pour argent comptant les propos d'un journaliste au motif qu'il sort une affaire grâce à une information de "source sûre". Je n'ai pas le moindre avis sur Bob Thari mais je n'accepte pas qu'on puisse porter un regard coupable sur lui au motif que le journaliste aurait des infos pour lesquelles en première instance il a été condamné, condamnation confirmée et accentuée par la cour d'appel. Et la cour de cassation ne dit pas vraiment l'inverse sinon d'inviter la cour d'appel à revoir ses motivations.
Tu écris donc clairement que Bob Thari est coupable et que son ou ses avocats cherchent et trouvent des moyens pour qu'il échappe à ces contempteurs.Faire condamner un journal sur une autre incrimination permet à l'auteur de la procédure de créer une confusion entre le fond et la forme.
Je trouve très étrange cette pugnacité à défendre des positions dilatoires pour empêcher la sortie "d'affaires" et notamment celle-ciInoza a écrit :Donc si je te lis bien - mais je sais que tu résumes et que c'est peut-être réducteur - l'Équipe sait ce qu'il en est, peut donc l'écrire et s'ériger en juge !?
Comment l'Équipe pourrait-elle écrire que "tel n'aurait pas dû être le cas" sans assumer les conséquences de ses écrits ? Si je me contente de ce que tu as écris, tu prends les écrits de l'Équipe comme une valeur sûre. Cela va justement dans le sens de ce que j'écris plus haut. Les journalistes dans une démocratie doivent apporter les preuves de leurs assertions et respecter, comme tout à chacun, la loi et l'individu. Ils sont pour la plupart au service de leur support et non d'une quelconque justice. N'est pas Denis Robert qui veut !
je te cite :Tu écris donc clairement que Bob Thari est coupable et que son ou ses avocats cherchent et trouvent des moyens pour qu'il échappe à ces contempteurs.Faire condamner un journal sur une autre incrimination permet à l'auteur de la procédure de créer une confusion entre le fond et la forme.
Encore une fois, peut-être est-il coupable mais cela n'est pas prouvé et personnellement je réprouve que des journalistes puissent écrire qu'il l'est certainement et ensuite de ne pas assumer les conséquences de leurs écrits. Lorsqu'on est confronté à la justice, très souvent la ligne de défense de base ne suffit pas à prouver ton innocence. Tu peux me faire confiance sur ce sujet. Alors avocats et défendeurs cherchent ce qui dans la loi pourraient leur permettre de s'en sortir. C'est normal !