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Re: Christopher HORNER a gagné la VUELTA

Publié : 17 sept. 2013, 07:22
par kent 7
Une partie de cette jolie bande d'escrocs à la performance tournerait au fameux GA-S6 : extrait du blog de Guillaume Prébois :

Lundi 15 juillet, un tweet du coureur suisse repenti Thomas Frei (ex-BMC) a eu l'effet d'un pavé dans une mare: "Eh, les gars, vous connaissez le GAS6 - Growth Arrest - Specific 6?". Dans la foulée, un internaute lançait que cette molécule avait été utilisée avec succès sur le Giro 2013. Puis une rumeur, largement relayée, annonçait que Geert Leinders, le médecin "licencié" par SKY l'an dernier (en raison de ses implications dans le réseau de dopage Rabobank), avait travaillé en personne sur le développement du GAS6 à l'université de Louvain. Il n'en fallait pas davantage pour que ce produit, jusqu'alors totalement inconnu de l'antidopage, soit la star du jour. Marc Kluszczinski, spécialiste du sujet, auteur de la rubrique "sur le front du dopage" dans la revue Sport et Vie, a eu l'extrême gentillesse de rédiger un tour d'horizon des produits qui circulent largement dans les pelotons au nez et à la barbe des contrôles.


- De Marc Kluszczynski



L’EPO n’est plus ce qu’elle était : le nouveau test MAIIA (Membrane Assisted Isoform Immunoassays) apparu en début d’année permet de déceler l’utilisation des microdoses. Il est de surcroît efficace sur les EPO biosimilaires. Il est rapide et facile d’emploi (20 minutes pour 56 échantillons) alors que le premier test de l’année 2000 demandait trois jours et était cher ; son interprétation restait difficile (on se souvient des échantillons de Lance Armstrong lors du Tour de Suisse 2001 et du DL 2002). Curieusement cette année sur le TdF, des coureurs sont rentrés dans le rang, tels Alberto Contador (ses attaques n'ont plus le même mordant !) et Andy Schleck ou encore Joaquim Rodriguez, tous bien moins pétillants qu’à habitude.

Et les transfusions sanguines autologues ? Toujours indétectables, mais le risque est gros pour se faire apporter une poche lors d’un jour de repos sur le Tour, avec paraît-il, l’OCLAESP qui rode autour des camions, camping-cars et hôtels. Mais celle-ci aurait reçu l’ordre de ne pas déclencher de séisme pendant cette 100ème édition, qui comble de bonheur des millions de téléspectateurs par ses paysages inoubliables, accompagnés d’explications non moins inoubliables. Intéressant en temps de crise économique, la Grande Boucle fait voyager les Français qui ne peuvent plus partir en vacances ! On oublie la crise, l’actualité et le Tour continue dans un climat empoisonné, à tel point que Bernard Hinault n’en finit pas de péter des câbles. Il faudrait arrêter de parler dopage dans le cyclisme ! Mais les démarrages de Chris Froome dans les montées d’Ax-3-Domaines et dans le Ventoux, sa trop grande supériorité par rapport à ses rivaux, ses puissances estimées pas loin de celles des années Armstrong ou Pantani, l’absence de communication franche de son directeur sportif, nous font craindre le pire.


Mieux que le TB 500 et l’EPO réunis!



Eh oui, de nouveaux produits existent. Certains ont le vent en poupe, comme les facteurs de croissance. Ils sont déjà inclus dans la catégorie S.2 des produits interdits par l’AMA, mais souvent considérés comme simples vitamines par leurs utilisateurs. La veille du Tour 2011, Wim Vansevenant, alors chauffeur chez Omega Pharma-Lotto, s'était fait arrêter par la douane belge, son colis de TB 500 ayant été intercepté. Le TB 500 est un peptide de 43 acides aminés qui agit sur le développement musculaire et la vascularisation du muscle, d’où un meilleur rendement à l’effort. Même si ces propriétés n’avaient été observées que chez l’animal d’expérience, le Dr Alberto Beltran Nino se fit déjà arrêter en mars 2012 à l’aéroport de Madrid lors de l’opération Skype de la Guardia Civil. Dans ses valises, on avait trouvé de l’AICAR et du TB 500.

Et l’AICAR justement ? Il est détectable et ne serait pas efficace seul. Il faudrait l’associer aux agonistes des PPAR δ et γ qui orientent le métabolisme vers l’utilisation des graisses (GW 501516) ; ce sont des molécules dangereuses à tel point que l’AMA a pris soin d'alerter les tricheurs sur ses dangers en mars dernier. Ce qui n’a pas empêché sept cyclistes de se faire pincer en mars, 6 sud-américains et le russe Valery Kaykov (Rusvelo).

Mais on a trouvé mieux que l’EPO et le TB 500 réunis ! Le facteur de croissance GAS-6 (Growth-arrest specific-6) favorise la sécrétion d’EPO endogène et la vascularisation. Des études ont même montré en 2008 que le GAS-6 pouvait remplacer l’administration d’EPO chez des malades anémiques. On peut parier sans grand risque que cette substance est déjà utilisée dans le sport professionnel, et pas seulement en cyclisme. Et comme toujours, on invoquera la bonne excuse de l’altitude pour expliquer l’augmentation du taux de globules rouges. Pauvre passeport sanguin !

D’autres possibilités existent actuellement pour augmenter le taux de globules rouges sans utiliser d’EPO exogène et sans attirer l’attention des radars (on se situe bien dans un dopage de récupération, un dopage lissé).Les inhibiteurs de l’HIF 1α prolyl hydroxylase miment une situation d’hypoxie dans l’organisme et font sécréter l’EPO endogène. Et comment ne pas parler des hormones thyroïdiennes utilisées sur 10000m par Mo Farah et Galen Rupp qui firent 1er et 2ème aux JO de Londres ? Ces hormones ne figurent pas sur la liste de l’AMA, ont un effet lipolytique, stimulant et induisent une sécrétion d’EPO ! Et si c’était cela le secret des SKY, leur « marginal gains »?

Pour noircir un peu plus le tableau, parlons de l’hormone de croissance (GH) qui a laissé tant de mauvais souvenirs à Alex Zülle, Bjarne Riis ou encore Tyler Hamilton. L’hormone détentrice du record de non-détection (plus de 25 ans) est également dépassée. Elle comporte 191 acides aminés et se présente sous une centaine de formes (les isoformes) aux propriétés bien différentes. Deux pistes sont explorées : isoler les fractions actives ou agir en amont sur la sécrétion de l’hormone totale. Un laboratoire australien a réussi à isoler la fraction lipolytique, un peptide de 15 acides aminés représentant la fraction C-terminale de la GH totale. Ce peptide s’est retrouvé dans le circuit du médicament vétérinaire puis sur Internet. Les peptides sécrétagogues (GHRP-2, hexarelin…) sont indétectables. L’AMA a du souci à se faire et le dopage a encore de beaux jours devant lui.


Re: Christopher HORNER a gagné la VUELTA

Publié : 18 oct. 2013, 20:37
par débutant
kent 7 a écrit :Une partie de cette jolie bande d'escrocs à la performance tournerait au fameux GA-S6 : extrait du blog de Guillaume Prébois :

Lundi 15 juillet, un tweet du coureur suisse repenti Thomas Frei (ex-BMC) a eu l'effet d'un pavé dans une mare: "Eh, les gars, vous connaissez le GAS6 - Growth Arrest - Specific 6?". Dans la foulée, un internaute lançait que cette molécule avait été utilisée avec succès sur le Giro 2013. Puis une rumeur, largement relayée, annonçait que Geert Leinders, le médecin "licencié" par SKY l'an dernier (en raison de ses implications dans le réseau de dopage Rabobank), avait travaillé en personne sur le développement du GAS6 à l'université de Louvain. Il n'en fallait pas davantage pour que ce produit, jusqu'alors totalement inconnu de l'antidopage, soit la star du jour. Marc Kluszczinski, spécialiste du sujet, auteur de la rubrique "sur le front du dopage" dans la revue Sport et Vie, a eu l'extrême gentillesse de rédiger un tour d'horizon des produits qui circulent largement dans les pelotons au nez et à la barbe des contrôles.


- De Marc Kluszczynski



L’EPO n’est plus ce qu’elle était : le nouveau test MAIIA (Membrane Assisted Isoform Immunoassays) apparu en début d’année permet de déceler l’utilisation des microdoses. Il est de surcroît efficace sur les EPO biosimilaires. Il est rapide et facile d’emploi (20 minutes pour 56 échantillons) alors que le premier test de l’année 2000 demandait trois jours et était cher ; son interprétation restait difficile (on se souvient des échantillons de Lance Armstrong lors du Tour de Suisse 2001 et du DL 2002). Curieusement cette année sur le TdF, des coureurs sont rentrés dans le rang, tels Alberto Contador (ses attaques n'ont plus le même mordant !) et Andy Schleck ou encore Joaquim Rodriguez, tous bien moins pétillants qu’à habitude.

Et les transfusions sanguines autologues ? Toujours indétectables, mais le risque est gros pour se faire apporter une poche lors d’un jour de repos sur le Tour, avec paraît-il, l’OCLAESP qui rode autour des camions, camping-cars et hôtels. Mais celle-ci aurait reçu l’ordre de ne pas déclencher de séisme pendant cette 100ème édition, qui comble de bonheur des millions de téléspectateurs par ses paysages inoubliables, accompagnés d’explications non moins inoubliables. Intéressant en temps de crise économique, la Grande Boucle fait voyager les Français qui ne peuvent plus partir en vacances ! On oublie la crise, l’actualité et le Tour continue dans un climat empoisonné, à tel point que Bernard Hinault n’en finit pas de péter des câbles. Il faudrait arrêter de parler dopage dans le cyclisme ! Mais les démarrages de Chris Froome dans les montées d’Ax-3-Domaines et dans le Ventoux, sa trop grande supériorité par rapport à ses rivaux, ses puissances estimées pas loin de celles des années Armstrong ou Pantani, l’absence de communication franche de son directeur sportif, nous font craindre le pire.


Mieux que le TB 500 et l’EPO réunis!



Eh oui, de nouveaux produits existent. Certains ont le vent en poupe, comme les facteurs de croissance. Ils sont déjà inclus dans la catégorie S.2 des produits interdits par l’AMA, mais souvent considérés comme simples vitamines par leurs utilisateurs. La veille du Tour 2011, Wim Vansevenant, alors chauffeur chez Omega Pharma-Lotto, s'était fait arrêter par la douane belge, son colis de TB 500 ayant été intercepté. Le TB 500 est un peptide de 43 acides aminés qui agit sur le développement musculaire et la vascularisation du muscle, d’où un meilleur rendement à l’effort. Même si ces propriétés n’avaient été observées que chez l’animal d’expérience, le Dr Alberto Beltran Nino se fit déjà arrêter en mars 2012 à l’aéroport de Madrid lors de l’opération Skype de la Guardia Civil. Dans ses valises, on avait trouvé de l’AICAR et du TB 500.

Et l’AICAR justement ? Il est détectable et ne serait pas efficace seul. Il faudrait l’associer aux agonistes des PPAR δ et γ qui orientent le métabolisme vers l’utilisation des graisses (GW 501516) ; ce sont des molécules dangereuses à tel point que l’AMA a pris soin d'alerter les tricheurs sur ses dangers en mars dernier. Ce qui n’a pas empêché sept cyclistes de se faire pincer en mars, 6 sud-américains et le russe Valery Kaykov (Rusvelo).

Mais on a trouvé mieux que l’EPO et le TB 500 réunis ! Le facteur de croissance GAS-6 (Growth-arrest specific-6) favorise la sécrétion d’EPO endogène et la vascularisation. Des études ont même montré en 2008 que le GAS-6 pouvait remplacer l’administration d’EPO chez des malades anémiques. On peut parier sans grand risque que cette substance est déjà utilisée dans le sport professionnel, et pas seulement en cyclisme. Et comme toujours, on invoquera la bonne excuse de l’altitude pour expliquer l’augmentation du taux de globules rouges. Pauvre passeport sanguin !

D’autres possibilités existent actuellement pour augmenter le taux de globules rouges sans utiliser d’EPO exogène et sans attirer l’attention des radars (on se situe bien dans un dopage de récupération, un dopage lissé).Les inhibiteurs de l’HIF 1α prolyl hydroxylase miment une situation d’hypoxie dans l’organisme et font sécréter l’EPO endogène. Et comment ne pas parler des hormones thyroïdiennes utilisées sur 10000m par Mo Farah et Galen Rupp qui firent 1er et 2ème aux JO de Londres ? Ces hormones ne figurent pas sur la liste de l’AMA, ont un effet lipolytique, stimulant et induisent une sécrétion d’EPO ! Et si c’était cela le secret des SKY, leur « marginal gains »?

Pour noircir un peu plus le tableau, parlons de l’hormone de croissance (GH) qui a laissé tant de mauvais souvenirs à Alex Zülle, Bjarne Riis ou encore Tyler Hamilton. L’hormone détentrice du record de non-détection (plus de 25 ans) est également dépassée. Elle comporte 191 acides aminés et se présente sous une centaine de formes (les isoformes) aux propriétés bien différentes. Deux pistes sont explorées : isoler les fractions actives ou agir en amont sur la sécrétion de l’hormone totale. Un laboratoire australien a réussi à isoler la fraction lipolytique, un peptide de 15 acides aminés représentant la fraction C-terminale de la GH totale. Ce peptide s’est retrouvé dans le circuit du médicament vétérinaire puis sur Internet. Les peptides sécrétagogues (GHRP-2, hexarelin…) sont indétectables. L’AMA a du souci à se faire et le dopage a encore de beaux jours devant lui.


Certes, mais ce n'est pas uniquement le cas uniquement pour C Horner ?