Oui, très bonne nouvelle.
En fait, contrairement à bcp de membres de ce forum, les grands acteurs économiques ont un caractère rationnel. On n'investit pas des millions au petit bonheur la chance.
Certes, la France est un enfer fiscal pour les entreprises (et les particuliers, mais c'est une autre histoire), mais il y a un programme clair pour revenir à la normalité, et avoir des prélèvements plus conformes à la moyenne européenne d'ici l'an prochain - ce qui est l'horizon d'un investissement.
Il y a bien sûr la baisse de l'IS, dont on a déjà parlé, prévu pour descendre de 33% à 25% en 2022.
Mais surtout, il y a la plaie absolue de l'industrie française, les impôts de production, qui doivent être baissés de 10 milliards dans le cadre du plan de relance, et ce dès 2021:
- réduction de moitié de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE).
- réduction de moitié de la cotisation foncière des entreprises (CFE) et de la taxe foncière sur les propriétés bâties (TFPB) pour leurs établissements industriels évalués selon la méthode comptable.
- abaissement de 3 % à 2 % du taux de plafonnement de la cotisation économique territoriale (CET)
A partir de là, la France se rapproche de la normalité fiscale, et peut faire jouer ses atouts traditionnels pour attirer les entreprises (emplacement, infrastructure, écoles, démographie dynamique...).
Surtout, la France représente un marché considérable, car malgré tout ce dont se plaignent les chouineurs professionnels du forum, les Français ont été littéralement inondés d'argent public pendant la pandémie, le chômage partiel, bien sûr, mais aussi une foultitude d'aides: aide exceptionnelle à destination des allocataires du RSA, aide exceptionnelle à destination des bénéficiaires de l'allocation de solidarité spécifique (ASS), de la prime forfaitaire pour reprise d’activité, ou des allocation équivalent retraite (AER), aide exceptionnelle à destination des jeunes demandeurs d’emploi bénéficiant d’un accompagnement, aide exceptionnelle à destination des jeunes demandeurs d’emploi venant de terminer leurs études et des anciens boursiers, aide exceptionnelle à destination des bénéficiaires de l’aide à l’insertion sociale et professionnelle...
Le résultat en est que pour la première fois en période de crise, malgré les prédictions des oiseaux de malheur du forum, le pouvoir d'achat des Français n'a pas baissé en 2020, le chômage n'a pas explosé, les entreprises ont tenu bon, et l'épargne des particuliers (notamment collecte record sur le Livret A, plus ou moins forcée par les confinements) a augmenté de plus de 100 milliards: du jamais vu!
Aujourd'hui, entre les milliards du plan de relance, le pouvoir d'achat préservé et les 114 milliards d'épargne des français, il y a un énorme potentiel d'affaire en France. D'ailleurs, c'est ce que je constate avec bien des acteurs économiques: nous sommes vraisemblablement à l'aube d'une période de prospérité et de développement économique rarement vue.
Bien sûr, les Français sont toujours dans le déni, ils croient toujours vivre dans une crise économique affreuse, mais pour reprendre l'adage bien connu, "la France est un paradis peuplé de gens qui se croient en enfer". On ne peut nier qu'il reste bien évidemment comme toujours des situations particulières précaires ou difficiles, mais globalement l'économie piaffe d'impatience pour redémarrer très fort. J'ai plein de collègues qui m'expliquent que la demande est déjà repartie comme jamais, un fabriquant de meuble qui n'arrive plus à fournir, le business qui boome dans l'informatique, un pote qui faisait de l'événementiel (sinistré) qui maintenant aménage des terrasses de bistro (énorme demande), mon vélociste qui n'arrive plus à satisfaire la demande, et pareil pour un fabriquant français de cycles, plein de boîtes qui relocalisent parce que les salaires chinois à force d'exploser rattrapent les salaires européens, mon maçon qui ne sait plus où donner de la tête pour satisfaire ses clients, mon chauffagiste pareil, des amis industriels qui n'arrivent plus à servir la demande... Ce qui inquiète vraiment aujourd'hui les industriels, c'est a pénurie de main d'oeuvre et de matériaux, voire le risque de retour de l'inflation, mais certainement pas la demande, qui est massive. Tous s'accordent à dire que les opportunités sont immenses et que c'est le moment d'investir!
Évidemment, le risque majeur est que des changements politiques en 2022 aillent remettre tout ça en cause. La promesse de ne pas augmenter les impôts sera-t-elle tenue, ou reviendront nous aux vieilles lubies de l’État qui ponctionne partout et assèche et tue l'économie?
Sur le papier, les chances d'un changement sont fortes, puisqu'aucun Président depuis + de 50 ans n'a pu se faire ré-élire, sauf quand il était le premier opposant au gouvernement (à la suite d'une période de cohabitation). La France adore râler contre le pouvoir en place, quel qu'il soit, et les sortants se sont toujours fait sortir.
D'un autre côté, comme mentionné ci-dessus, malgré les épreuves du mandat (gilets jaunes, pandémie) il n'y a pas vraiment d'opposition: la gauche sombre dans la division et les surenchères gauchistes (on n'a plus un Mitterrand capable de fédérer et rassembler, Jadot est trop raisonnable et consensuel pour son propre camp, Mélenchon est à la dérive, Hidalgo forget it), la droite n'a pas de candidat, et le seul qui serait crédible, populaire et solide, E. Philippe, ne tient pas spécialement à trahir Macron... celle qui a le plus de chance c'est évidemment MLP, mais bon, le RN reste le FN, et jusqu'à présent, jamais les Français n'ont heureusement pu se résoudre à donner la majorité aux idées abjectes qu'elle porte. Comme aussi, de façon assez unique, les sondages donnent strictement le même résultat depuis 4 ans (EM et MLP au 2nd tour avec EM qui gagne au second), les marchés se prennent d'espoir et se disent que l'impossible va peut être arriver, et que la vaste période de prospérité que tous les indicateurs avancés annoncent va vraiment se produire...
La seule critique réelle vis à vis de tout ça, c'est: nous avons dépensé sans compter, au prix d'un déficit budgétaire massif et d'un endettement colossal de l’État, mais ce "quoiqu'il en coûte" était-il vraiment raisonnable? Qui va payer à la fin?
Mais cette question, personne dans le monde politique n'ose la poser. Personne ne veux passer pour le rabat joie qui va défendre les 3% ou l’orthodoxie budgétaire. Il n'y a de fait aucune remise en cause sérieuse du quoi qu'il en coûte - ce qui ouvre un boulevard à EM, puisque cette absence de critique revient à admettre qu'il a fait ce qu'il fallait faire.