pascalator a écrit :m'est avis que Sarkozy a déjà récupéré une grande partie des voix des électeurs FN "non convaincus" par les thèses de ce parti mais plutôt "protestataires" ( le FN perd 1 million de voix... c'est énorme); que Sarkozy a finalement peu d'alliés dans la mesure où sa campagne est basée sur le thème de "JE" vais diriger la France, "JE" me suis préparé à ça, et vous n'avez pas mieux à faire que de me confirmer ça en votant pour moi.
je pense que beaucoup de choses vont se jouer sur l'image des deux candidats du second tour; cf les discours d'hier soir où on a vu Royal minable sur la forme (tendue, "instit qui réclame le silence", voix hésitante) et très bonne sur le fond (un véritable discours programme très "de gauche"), alors que Sarkozy a été brillant sur la forme (visiblement sincèrement ému mais tout en maitrise, un discours inattaquable plus proche d'une homélie ou d'une encyclique vaticane...)et inexistant sur le fond ("c'est pas cool d'etre pauvre, handicapé, malade et sans boulot", en substance...)
à mon sens ça va être serré en tous les cas... traditionnellement la droite a peu de réserves de voix du premier au second tour, la gauche plus (m^me si la gauche d la gauche, ilo n'en reste pas bézef...)
le grand mystère est : quel est l'électorat bayrou ? de quoi et qui est il fait ?
Je te rejoins dans cette réflexion...
F. Bayrou, à qui j'ai accordé mon suffrage au premier tour, n'est pas en finale. C'est dommage

car il était à mes yeux le seul à tenir un discours et un programme non "marketé" et sincère. Je crois que le personnage l'est, sincère. Et ça, c'est plutôt rassurant quand on dirige un parti ou un pays.
Ma voix au second tour ira naturellement à Ségolène R. Peut-être par défaut parce qu'elle ne m'inspire pas une réelle confiance, entre autres sur sa manière de gouverner, de diriger, dans le sens où elle est contrainte d'être ferme et autoritaire pour faire passer ses idées. Parce que femme, sans doute. Mais son programme (du moins 6 à 7 points de son pacte présidentiel) me semble juste, socialiste et solidaire. Je crois en"sa" démocratie participative (elle n'a rien inventé, ça existe depuis bien longtemps, y compris dans des villes de droite), je crois qu'elle tiendra compte du pouls qu'elle a pris ces derniers mois au poignet des Français. Sur l'augmentation des petites retraites, pour ses arguments sur l'éducation, l'écologie, sur le retour d'une police de proximité, sur le maintien des services publics, sur le non cumul des mandats, je la crois et elle aura mon suffrage.
Par ailleurs, je reste assez circonspect sur les scores de Bové et Voynet. Près de 85 % des Français se disent à la fois sensibles et inquiets pour l'environnement mais de l'autre, les porte-drapeaux de cette idéologie font encore moins de voix que De Villiers. Qui a parlé de vote utile ?
Sarko, c'est bien sûr le type qu'il ne faudrait pas à la tête du pays mais, acceptons-le, plus de 10 millions de Français pensent et ont exprimé le contraire. Je respecte ce choix, le scrutin.
Mais pas le personnage.
Qui s'est encore fendu, dimanche, à 20 h 30, d'un discours miellieux, protecteur, sécuritaire, faux, certes habile et stratégiquement bien tourné. Mais quel culot, quel retournement de veste. Comment ce type peut prétendre rassembler les Français ? Comment une partie de son électorat peut ainsi se faire mystifier par un discours à double détente, à double langage ? Ses conseillers, ses
spin doctors appliquent une stratégie purement publicitaire, purement marketing, c'est du vent, des postures, de l'occupation de l'espace médiatique. Ou comment voter pour quelqu'un dont on n'a pas besoin... (marketing de base). C'est une campagne électorale comme on en faisant aux EU il y a 20 ans (Bill Clinton, G. Bush) et en Italie très récemment (Berlusconi).
L'argument, seul,
"travailler plus pour gagner plus" qui semble séduire ses fans, dit et répété à l'envi par ses conseillers et sa famille politique, est discutable sinon totalement inopérationnel dans la réalité. Parce que jusqu'à preuve du contraire, ce ne sont pas les salariés qui décident de travailler plus, mais les patrons qui décident du temps du travail. Et encore faut-il qu'il y ait matière à travailler plus.
Et quid des augmentations de salaire indexées sur l'inflation

Bah oui, votre patron dira :
si tu veux gagner plus, t'as qu'a travailler plus. Eh banane, qui sont cons ces salariés

(mode ironie)
Et après avoir drafté sans vergogne les idéologies lepenistes, voilà qu'il veut prendre la roue du centriste Bayrou. C'est franchement pénible. Mais cette tendance politique, qui tend à faire croire au peuple que des éventreurs, des pédophiles et des terroristes rodent à chaque coin de rue, c'est aussi les "dividendes" de la "TF1nisation" des esprits.
Comme dirait l'autre, on a les hommes ou les femmes politiques qu'on mérite.
Mais à mettre banco sur l'image, sa propre image, sur ses postures, peut-être est-ce sur ce point précis qu'il va perdre son pari... même s'il tente de corriger le tir depuis trois mois.
Sur son bilan à la tête des Finances et de l'Intérieur, sur sa moralité politique douteuse, sur ses amitiés avec les grands groupes de médias, sur ses méthodes fachistes pour faire de l'image sur le compte des précaires et des sans-papiers, sur ses capacités à diviser plutôt qu'à rassembler, je me permets de dire à ses fans, réfléchissez juste un petit peu avant de voter, le 6 mai.
Mais votez
