
Les billets d'avion, la "discrétion" (...), chapeau bas, dans le genre, explications foireuses...
http://lci.tf1.fr/france/justice/2011-0 ... 79058.html
Prison ferme requise contre le président du SCO d'Angers
Par TF1 News (d'après agence), le 09 avril 2011 à 09h49, mis à jour le 09 avril 2011 à 09:56
Deux ans de prison dont dix-huit mois avec sursis ont été requis vendredi contre le président du SCO d'Angers, Willy Bernard, lors de son procès pour abus de biens sociaux et faux en écriture. Le jugement a été mis en délibéré au 1er juin.
Le président du SCO d'Angers, Willy Bernard, jugé pour "abus de biens sociaux" (8 avril 2011)Le président du SCO d'Angers, Willy Bernard, jugé pour "abus de biens sociaux" (8 avril 2011) © AFP / A. Jocard
Six mois de prison ferme ont été requis vendredi contre le président du SCO d'Angers, Willy Bernard, jugé pour "abus de biens sociaux" et "faux" au détriment de son club de football, 10e de Ligue 2. Le tribunal correctionnel d'Angers rendra son jugement le 1er juin, alors que le SCO doit affronter le 20 avril le Paris Saint-Germain en demi-finale de la Coupe de France. Dans l'attente, le tribunal a décidé du maintien de l'interdiction de gérer la SASP du SCO d'Angers pour Willy Bernard, levant par ailleurs toutes les autres interdictions relevant du contrôle judiciaire. En plus de la peine de prison, l'avocat général Guirec Le Bras a requis une interdiction de gérer de cinq ans. La défense de Willy Bernard a de son côté plaidé la relaxe totale.
Willy Bernard, 33 ans, est soupçonné d'avoir "emprunté" plusieurs centaines de milliers d'euros au club pour régler des dépenses personnelles et celles d'une autre de ses sociétés, Next Generation.
Cette holding spécialisée dans les énergies renouvelables

, par ailleurs actuel sponsor du club, a aussi profité de locaux loués au nom du SCO d'Angers dans un arrondissement huppé de Paris

. Le président du club a plaidé
la méconnaissance de ses obligations juridiques et rejeté la responsabilité des infractions sur les experts-comptables et commissaires aux comptes qui l'ont conseillé 
. Il a remboursé la totalité des sommes qu'il devait au club, selon son administrateur provisoire.
"C'était pour la discrétion"
Lors des débats, c'est la gestion brouillonne de Willy Bernard, par ailleurs ancien patron d'AB Fenêtres

, une société placée en liquidation judiciaire fin 2008

, qui a été passée au crible par la présidente Nathalie Matous. Mais ce sont surtout les maladresses et les explications difficiles du président du SCO d'Angers qui sont apparues au grand jour. "Depuis mon adolescence, je voulais rentrer dans le monde du football professionnel, qui me passionnait", a expliqué Willy Bernard, qui a racheté le SCO en 2006 alors que le club végétait en troisième division. "Etant autodidacte, je me suis entouré d'un certain nombre de conseillers, d'un point de vue fiscal et juridique, à qui je faisais confiance."
Un compte courant associé débiteur à hauteur de 264.727 euros ? "Mon commissaire aux comptes m'avait dans un premier temps indiqué que je pouvais faire jouer la clause de retour à bonne fortune"

, a-t-il argumenté.
La prise en charge par la comptabilité du SCO de certaines dépenses de sa société, dont certains achats de billets d'avion ? "Ce n'est pas moi qui réservais mes billets,
mais mes assistantes".
Idem pour l'emprunt obligataire de 290.000 euros contracté au nom du SCO au profit d'une de ses entreprises. "J'avais demandé conseil à trois cabinets d'avocats et le dernier m'a conseillé de faire cela. Je pars du principe de faire confiance aux gens".
Le malaise a atteint son paroxysme lors de l'étude de la convention passée entre le club de football et la société Sport Event - lui appartenant également - afin
de dissimuler une rémunération en tant que président de club.
"C'était pour la discrétion, c'est un trait de mon caractère, tout simplement" 
, a commenté Willy Bernard, faisant sourire l'assistance alors que son image publique penche au contraire vers le "bling-bling".
"Pour qu'il y ait abus de bien social, il faut qu'il y ait appauvrissement de la société, ce qui n'est pas le cas", a plaidé son avocat,

Me Olivier Metzner, qui a par ailleurs relevé plusieurs "vices de forme" dans l'enquête qui a visé son client.
Trois collectivités locales, qui subventionnent le club de football,

se sont constituées parties civiles, aux côtés de la Fédération française de football et de la Ligue de football professionnel. La mairie d'Angers a notamment demandé un euro symbolique de dommages et intérêts, au titre du "préjudice moral" et du "préjudice d'image" pour la ville, tout comme les instances dirigeantes du football français.
Par TF1 News (d'après agence) le 09 avril 2011 à 09:49