Cyclo-cross championnats du monde en Allemagne
Mourey, c’est pas le pied !

John Gadret et Francis Mourey seront finalement les deux meilleurs Français au classement à l’arrivée. Après que Steve Chainel se fut écroulé... Photo MAXPPP
Un problème de chaussure a sans-doute privé Francis Mourey d’une médaille mondiale, hier, à Saint-Wendel. Le champion de France est frustré.
Les boules... « Marc Madiot n’en revient pas. Les mains dans les poches, le manager de la FDJ, est décontenancé quand il apprend la mésaventure de Francis Mourey, qui a échoué au pied du podium du championnat du monde.
Dans le tumulte de la ligne d’arrivée, l’ancien champion de France de cyclo-cross a d’abord félicité son coureur pour sa performance dans ce Mondial à Saint-Wendel encore dominé par le Tchèque Zdenek Stybar. Puis, rapidement, il est tombé des nues en apprenant que le Franc-Comtois avait cassé l’attache de l’une de ses chaussures en s’accrochant avec un autre concurrent pendant le premier tour. « Ça m’a perturbé les deux tours suivants et, à chaque fois que j’essayais de la remettre, je perdais du terrain », explique le leader des Bleus, agacé par cette péripétie. « C’est comme ça... » Marc Madiot ne trouve pas les mots pour exprimer le sentiment de frustration qui l’habite.
La médaille après laquelle Francis Mourey court dans un championnat du monde s’est encore une fois dérobée en Allemagne. Une seconde l’a séparé du Belge Kévin Pauwels, troisième. En mauvaise posture tout au long de la course, le champion de France a réalisé un final époustouflant pour mourir à la quatrième place. La mauvaise. « Je savais que c’était un circuit physique, que le podium n’était pas loin. J’avais la forme pour l’atteindre, regrette le nouveau coéquipier de Steve Chainel. Mais pour être champion du monde, il faut avoir tous les atouts de son côté. » Ce qui n’était visiblement pas son cas à Saint-Wendel, à l’endroit même où il avait déjà terminé à la quatrième place en 2005. « Ça fait ch... Il y avait moyen d’aller chercher une médaille sans problème », peste Marc Madiot.
Avant ce terrible dénouement, l’équipe de France s’était surtout mise en évidence par l’intermédiaire de Steve Chainel. Le Lorrain s’était, dès le départ, glissé dans le groupe de tête au sein duquel avaient pris place le Tchèque Zdenek Stybar, l’Allemand Philipp Wasleben, soutenus par des supporters en furie, l’Italien Marco Aurelio Fontana et les Belges Sven Nys, Kévin Pauwels et Klaas Vantornout. Le Vosgien a même pris les commandes de la course avec l’espoir d’assister au retour de Mourey. Puis il a progressivement flanché. Après une semaine riche en émotions (il est devenu papa pour la deuxième fois), Steve Chainel s’est retrouvé à bout de forces pour lutter avec les meilleurs quand ces derniers ont lancé les grandes manœuvres.
« C’était mon objectif »
Stybar et Nys étaient alors déjà loin devant pour se disputer le maillot arc-en-ciel. Qui est resté la propriété du Tchèque. La star belge s’est avouée impuissante au moment où le nouveau coureur de la Quick Step a passé la surmultipliée. « En décembre, je suis parti à Majorque pour soigner mon genou, raconte le double champion du monde. Personne ne pensait que je serai prêt pour le championnat du monde. Mais, moi, c’était l’objectif que je m’étais fixé et, aujourd’hui, je suis récompensé par ma victoire de tous les efforts que j’ai consentis pour revenir à mon meilleur niveau. » A cet instant, Francis Mourey, sur le stand de l’équipe de France, reçoit ça et là des mots de réconfort, qui ne suffiront pas à atténuer son dépit.