Salut pour alimenter le débat voici 3 microarticles: (Site savoir sport)
Les meilleurs cyclistes optent pour une plus grande fréquence de pédalage lorsqu’ils roulent à intensité élevée
La performance en cyclisme sur route, et particulièrement en contre-la-montre, dépend fortement de l’aptitude à maintenir une puissance élevée de pédalage sur toute la distance de course. Ainsi, les tests d’aptitude physique des cyclistes mettent traditionnellement l’accent sur la puissance maximale aérobie et l’endurance.
Les cyclistes entraînés ont tendance à choisir spontanément des fréquences de pédalage plus élevées que les non entraînés, soit 90 à 100 rpm (Lucia et coll., 2001). Chez les cyclistes professionnels, la capacité à adopter une fréquence de pédalage élevée semble être liée à la performance en contre-la-montre. Par exemple, les records de l’heure sont réalisés avec des fréquences de pédalage de plus de 100 rpm (septembre 1994, M. Indurain : 100,8 rpm ; novembre 1994, T. Rominger : 102,2 rpm ; septembre 1996, C. Boardman : 104,2 rpm).
Le but de cette étude était de vérifier si la fréquence préférée de pédalage était corrélée ave des indices de performance cycliste.
On a mesuré la fréquence préférée de pédalage, la puissance aérobie maximale (PAM : plus haute puissance développée au terme d’un test à charge augmentée progressivement – 25 watts/min –jusqu’à épuisement) et le temps limite de pédalage à intensité élevée (91±4 % PAM), chez 13 coureurs cyclistes (4 « Régionaux », 5 « Nationaux », 2 « Élites 3 » et 2 « Élites 2 »).
Résultats : • tlim@91%PAM = 539±126 secondes • Fréquence préférée de pédalage = 95 ± 6 rpm • Corrélation entre la fréquence préférée de pédalage et la PAM = 0,81 • Corrélation entre la fréquence préférée de pédalage et tlim@91%PAM = 0,93 • La relation entre d’une part la fréquence préférée de pédalage (FPP) et la PAM et, d’autre part, le temps limite à 91%PAM FPP est la suivante : tlim@91%PAM (secondes) = 13,95 x FPP (rpm) + 0,80 x PAM (watts) – 1097,16
Les résultats de cette étude suggèrent que la fréquence de pédalage adoptée spontanément par les cyclistes au cours d’un exercice intense, donne à l’entraîneur un complément d’information à propos des qualités physiques des cyclistes (la PAM demeurant le paramètre le plus corrélé à la performance). Une fréquence de pédalage élevée adoptée spontanément à intensité élevée serait donc indicateur d’une bonne performance, ce qui peut sembler paradoxal, sachant que le travail musculaire négatif et la force totale appliquée sur les pédales augmentaient significativement lorsque la fréquence de pédalage est très grande (plus de 105 rpm) (Neptune et Herzog, 1999).
On peut faire l’hypothèse qu’à l’entraînement, il y a avantage à contraindre les cyclistes à utiliser une fréquence de pédalage élevée lors des séances à haute intensité.
Thème(s)
Analyse de la performance
Préparation à la performance
Source primaire
Nesi X, Bosquet L, Pelayo P.Preferred pedal rate: an index of cycling performance. Int J Sports Med, sous presse
Rédacteur
Xavier NESI Directeur sportif et entraîneur de l’ESEG Douai (équipe DN Espoir)
xnesi@wanadoo.fr
Éditeur
Guy Thibault INFE
http://www.savoir-sport.org/savoir_spor ... etailID=28
Les meilleurs cyclistes optent pour une plus grande fréquence de pédalage lorsqu’ils roulent à intensité élevée
La performance en cyclisme sur route, et particulièrement en contre-la-montre, dépend fortement de l’aptitude à maintenir une puissance élevée de pédalage sur toute la distance de course. Ainsi, les tests d’aptitude physique des cyclistes mettent traditionnellement l’accent sur la puissance maximale aérobie et l’endurance.
Les cyclistes entraînés ont tendance à choisir spontanément des fréquences de pédalage plus élevées que les non entraînés, soit 90 à 100 rpm (Lucia et coll., 2001). Chez les cyclistes professionnels, la capacité à adopter une fréquence de pédalage élevée semble être liée à la performance en contre-la-montre. Par exemple, les records de l’heure sont réalisés avec des fréquences de pédalage de plus de 100 rpm (septembre 1994, M. Indurain : 100,8 rpm ; novembre 1994, T. Rominger : 102,2 rpm ; septembre 1996, C. Boardman : 104,2 rpm).
Le but de cette étude était de vérifier si la fréquence préférée de pédalage était corrélée ave des indices de performance cycliste.
On a mesuré la fréquence préférée de pédalage, la puissance aérobie maximale (PAM : plus haute puissance développée au terme d’un test à charge augmentée progressivement – 25 watts/min –jusqu’à épuisement) et le temps limite de pédalage à intensité élevée (91±4 % PAM), chez 13 coureurs cyclistes (4 « Régionaux », 5 « Nationaux », 2 « Élites 3 » et 2 « Élites 2 »).
Résultats : • tlim@91%PAM = 539±126 secondes • Fréquence préférée de pédalage = 95 ± 6 rpm • Corrélation entre la fréquence préférée de pédalage et la PAM = 0,81 • Corrélation entre la fréquence préférée de pédalage et tlim@91%PAM = 0,93 • La relation entre d’une part la fréquence préférée de pédalage (FPP) et la PAM et, d’autre part, le temps limite à 91%PAM FPP est la suivante : tlim@91%PAM (secondes) = 13,95 x FPP (rpm) + 0,80 x PAM (watts) – 1097,16
Les résultats de cette étude suggèrent que la fréquence de pédalage adoptée spontanément par les cyclistes au cours d’un exercice intense, donne à l’entraîneur un complément d’information à propos des qualités physiques des cyclistes (la PAM demeurant le paramètre le plus corrélé à la performance). Une fréquence de pédalage élevée adoptée spontanément à intensité élevée serait donc indicateur d’une bonne performance, ce qui peut sembler paradoxal, sachant que le travail musculaire négatif et la force totale appliquée sur les pédales augmentaient significativement lorsque la fréquence de pédalage est très grande (plus de 105 rpm) (Neptune et Herzog, 1999).
On peut faire l’hypothèse qu’à l’entraînement, il y a avantage à contraindre les cyclistes à utiliser une fréquence de pédalage élevée lors des séances à haute intensité.
Thème(s)
Analyse de la performance
Préparation à la performance
Source primaire
Nesi X, Bosquet L, Pelayo P.Preferred pedal rate: an index of cycling performance. Int J Sports Med, sous presse
Rédacteur
Xavier NESI Directeur sportif et entraîneur de l’ESEG Douai (équipe DN Espoir)
xnesi@wanadoo.fr
Éditeur
Guy Thibault INFE
Mots clefs
Fréquence de pédalage préférée, temps limite d’exercice, puissance pic
Sports Ciblés
Cyclisme, Triathlon
Quelle cadence de pédalage adapter en fonction de la durée de l’épreuve chez les triathlètes?
Au cours d’un triathlon, combinant des épreuves de natation, cyclisme et course à pied, la performance dépend principalement de la capacité du sujet à soutenir une vitesse maximale de locomotion, associée à une faible dépense en énergie, pendant toute la compétition. Dans ce cadre, de façon théorique et toutes choses étant égales par ailleurs, l’athlète le plus " économique " devrait être le plus rapide. En conséquence, la question du choix d’une cadence particulière en cyclisme et en course à pied est régulièrement évoquée par les entraîneurs et les chercheurs.
En course à pied ou en marche, l’athlète adopte spontanément le patron de locomotion associé à un coût énergétique faible (1). Cela ne semble pas être le cas en cyclisme. En effet, les différentes observations réalisées chez des cyclistes (3) et des triathlètes (4) révèlent souvent une différence significative entre leurs cadences librement choisies (85-95 rpm) et leurs cadences énergétiquement optimales (65-70 rpm). Différentes hypothèses ont été avancées pour décrire ce conflit apparent :
changements des forces appliquées sur les pédales,
modification de l’activité musculaire,
variation des paramètres ventilatoires.
Cependant, les résultats des différents travaux s’avèrent à la fois peu nombreux, peu explicatifs et contradictoires, soulignant ainsi la difficulté à identifier des facteurs appropriés qui influencent la relation coût énergétique-cadence. En effet, lorsque l’on s’intéresse à l’exercice de durée prolongée, certains auteurs (2) ont pu montrer que pour une durée de 20 minutes à 85 % de puissance maximale aérobie (Pmax), aucune différence significative, entre les fréquences librement choisie et optimale, n’a été trouvée (observations sur 5 cyclistes).
Par contre, chez une population de triathlètes de haut-niveau , pédalant pendant 30 minutes à puissance dite critique sur ergocycle (soit, 80 % de Pmax, que le sujet est capable de maintenir 30 minutes), nous avons très récemment montré (5) que ces derniers adoptaient spontanément une plus grande fréquence librement choisie, comparée à la cadence " énergétiquement optimale ". Pour expliquer cette différence, nous avons formulé l’hypothèse que les triathlètes pourraient développer à l’entraînement des habiletés motrices spécifiques, en relation avec les 3 disciplines à effectuer. En outre, cette différence pourrait également résulter du volume hebdomadaire d'entraînement des cyclistes, beaucoup plus important que celui des triathlètes (500 km vs 250 km, pour des athlètes de catégorie nationale).
Dans le cadre de cette problématique, mais pour des durées d’épreuves plus importantes (2 heures), nous nous sommes intéressés à l’évolution de la cadence de pédalage librement choisie (FLC), lors d’un exercice conduit sur ergocycle pendant 2 heures, alors que la puissance de l’exercice était toujours identique, fixée à la puissance critique (6) : nous avons montré dans cette étude que la FLC diminuait avec la durée de l’épreuve (Figure 1). Les triathlètes adoptaient une cadence de 87 rpm en début de test et seulement 69 rpm à la fin des deux heures. Plusieurs hypothèses ont été avancées pour expliquer ce phénomène, plus particulièrement celles d’une fatigue périphérique et/ou d'un recrutement des fibres à dominante rapide, en relation à une augmentation significative du coût énergétique en phase terminale d’exercice prolongé.
En conclusion de ces études menées sur des triathlètes de haut-niveau, il apparaît que la cadence librement choisie se décale vers la cadence " énergétiquement optimale " (i.e. celle qui " coûte " le moins en énergie) avec la durée d’exercice. Ceci semble être vérifié pour des épreuves de 30 minutes, une heure et 2 heures d’ergocyle, chacune menée à sa puissance critique propre. Ces résultats montrent l' opportunité pour l’entraîneur de proposer une cadence de pédalage en phase initiale de l’épreuve cycliste plus basse que celle que le triathlète adopterait spontanément (FLC), et ce, dans le but d’une réduction de la dépense énergétique. Dans cette perspective, des tests de routine d’évaluation de la cadence " énergétiquement optimale " devraient être envisagés pour cette population. Ceci autoriserait une individualisation des propositions de réduction de cadence de pédalage, par rapport à la FLC, pour se rapprocher au mieux de celle repérée la plus économique pour chacun des triathlètes, leur permettant ainsi d'économiser leur capital d’énergie pour être plus performants lors de la course à pied qu’ils doivent réaliser en enchaînement de l’épreuve cycliste.
Thème(s)
Préparation à la performance
Gestion de la compétition
Source primaire
Energetically optimal cadence vs. freely-chosen cadence during cycling in triathlon : effect of exercise duration C. HAUSSWIRTH, J. BRISSWALTER, D. SMITH, F. VERCRUYSSEN, J.-M. VALLIER Int J Sports Med Volume XXI Pages 60-64. 2000
Rédacteur
C. HAUSSWIRTH Enseignant-chercheur (Laboratoire de Biomécanique et Physiologie - INSEP). Docteur en physiologie et biomécanique du mouvement, Habilité à Diriger les Recherches
christophe.hausswirth@insep.fr
Mots clefs
cadence, dépense énergétique, durée de l'effort, fatigue, gestion physique, intensité de l'effort, locomotion, pédalage
Sports Ciblés
Triahtlon Cyclisme
A mon avis, travailler sa fréquence de pédalage pour améliorer sa vélocité, sa technique pourquoi pas? Par contre, il ne faut pas oublier que la fréquence la plus efficace est celle que l'on adopte spontanément ce n'est pas forcément 90 pour tout le monde.