Retrouvailles!
Publié : 18 mars 2008, 13:42
Ici, au Québec, les premiers bourgeons annoncent l'arrivée imminente du printemps.
Depuis quelques semaines, mon regard se dépose de plus en plus fréquemment sur ta robe de carbone. Je constate la poussière qui s’accumule au fil des mois. Cinq mois !
Ce dimanche soir, alors que, assis devant l’ordinateur depuis le début de la journée, mon regard ne cesse de faire des va et viens entre l’électrostimulateur et mon vélo, je prends ma décision. Ni une, ni deux, je me saisis prestement de mes outils, et je change mes Cosmics Carbone, vestige des derniers beaux jours et souvenirs de sorties endiablées pour mes Dura Ace, faute d’avoir une paire de roues d’entraînement.
Muni de mes collants les plus chauds et de mon balaclava, recouvert de Windstopper de la tête au pied, je ne crains pas le froid, mais plutôt le sel et le calcium déposé sur les routes.
Par bonheur, la route est sèche. Au loin, au-dessus du Mont Orford enneigé, le soleil tente une percée derrière les nuages.
Fébrilement, j’enfourche mon vélo. L’excitation est à son comble. Clac, clac ! Nous voilà de nouveau lié soudé l’un à l’autre par l’intermédiaire d’une paire de cale.
Comme deux amoureux longtemps tenu à l’écart, nos premiers gestes sont maladroits. Je m’agrippe fermement aux cocottes. Mes premiers coup de pédales sont brusques et saccadés. Nous tanguons de gauche à droite au rythme de ces coups de pédales décoordonnés et brutaux.
Cliclik. Le bruit du dérailleur et de la chaîne qui trouve un développement plus approprié dans la partie supérieure de la cassette.
Petit à petit, au fil des mètres, nos gestes s’affinent, nous retrouvons nos vieilles habitudes. Mes coups de butoirs sur les pédales se transforment petit à petit en caresses, de plus douces, de plus rondes. Mes mains explorent calmement les courbes du cintre, redécouvrant diverses positions.
Je profite d’une petite brise dans le dos pour m’éloigner tranquillement de la ville. Je sens le vent effleurer mon visage. Le paysage, couvert de son soyeux manteau blanc me fait oublier l’état désastreux de la route.
Je profite d’un faux plat descendant pour laisser mes doigts glisser le long du prolongateur. L’équilibre est fragile. Je sens des raideurs dans mon dos et ma technique de pédalage devenir plus saccadée… Mais l’heure est encore aux préliminaires. Je me contente donc de garder les mains en haut du guidon. Derrière, le dérailleur ronronne de plaisir.
L’heure est aussi aux retrouvailles avec les automobiles. Ces dernière n’ont pas perdu la main et klaxonne allégrement en me frôlant dangereusement, comme pour me faire comprendre que je ne suis pas le bienvenu, que la route leur appartiens toujours. Plus rarement, certaines ouvrent fenêtres et portières pour m’encourager.
Stoïquement, nous poursuivons notre périple. Le soleil se couche derrière les montagnes. Les premiers flocons sont signes qu’il est temps de faire demi-tour.
Je profite d’une bosse, pour imaginer une montagne. Debout sur les pédales, me voici tour à tour Pantani, Virenque, ou un autre de ces fougueux grimpeurs, escaladant les cols avec aisances et grâce.
Lorsque, vent dans la gueule, j’affronte les premières bourrasques de neige, je suis Amstrong, bravant l’hiver en solitaire, pour reconnaître chaque mètre du parcours du prochain tour. Je profite d’une légère descente pour mettre la plaque : Vitesse ! Je slalom allégrement entre les cratères qui parsème la route
L’heure est encore aux préliminaires. Je redescends prudemment sur le petit plateau. La pression exercée par la selle me rappelle les quelques kilos que j’ai pris durant l’hiver. Comme la neige, le soleil et le retour des longues sorties auront tôt-fait de les faire fondre.
Déjà arrivé! À peine rassemblé, voilà déjà qu’il nous faut nous séparer.
Clac, clac. Des rêves plein la tête, je descends de ma monture, élaborant divers plans pour la semaine à venir et priant pour que les conditions soient clémentes.
Depuis quelques semaines, mon regard se dépose de plus en plus fréquemment sur ta robe de carbone. Je constate la poussière qui s’accumule au fil des mois. Cinq mois !
Ce dimanche soir, alors que, assis devant l’ordinateur depuis le début de la journée, mon regard ne cesse de faire des va et viens entre l’électrostimulateur et mon vélo, je prends ma décision. Ni une, ni deux, je me saisis prestement de mes outils, et je change mes Cosmics Carbone, vestige des derniers beaux jours et souvenirs de sorties endiablées pour mes Dura Ace, faute d’avoir une paire de roues d’entraînement.
Muni de mes collants les plus chauds et de mon balaclava, recouvert de Windstopper de la tête au pied, je ne crains pas le froid, mais plutôt le sel et le calcium déposé sur les routes.
Par bonheur, la route est sèche. Au loin, au-dessus du Mont Orford enneigé, le soleil tente une percée derrière les nuages.
Fébrilement, j’enfourche mon vélo. L’excitation est à son comble. Clac, clac ! Nous voilà de nouveau lié soudé l’un à l’autre par l’intermédiaire d’une paire de cale.
Comme deux amoureux longtemps tenu à l’écart, nos premiers gestes sont maladroits. Je m’agrippe fermement aux cocottes. Mes premiers coup de pédales sont brusques et saccadés. Nous tanguons de gauche à droite au rythme de ces coups de pédales décoordonnés et brutaux.
Cliclik. Le bruit du dérailleur et de la chaîne qui trouve un développement plus approprié dans la partie supérieure de la cassette.
Petit à petit, au fil des mètres, nos gestes s’affinent, nous retrouvons nos vieilles habitudes. Mes coups de butoirs sur les pédales se transforment petit à petit en caresses, de plus douces, de plus rondes. Mes mains explorent calmement les courbes du cintre, redécouvrant diverses positions.
Je profite d’une petite brise dans le dos pour m’éloigner tranquillement de la ville. Je sens le vent effleurer mon visage. Le paysage, couvert de son soyeux manteau blanc me fait oublier l’état désastreux de la route.
Je profite d’un faux plat descendant pour laisser mes doigts glisser le long du prolongateur. L’équilibre est fragile. Je sens des raideurs dans mon dos et ma technique de pédalage devenir plus saccadée… Mais l’heure est encore aux préliminaires. Je me contente donc de garder les mains en haut du guidon. Derrière, le dérailleur ronronne de plaisir.
L’heure est aussi aux retrouvailles avec les automobiles. Ces dernière n’ont pas perdu la main et klaxonne allégrement en me frôlant dangereusement, comme pour me faire comprendre que je ne suis pas le bienvenu, que la route leur appartiens toujours. Plus rarement, certaines ouvrent fenêtres et portières pour m’encourager.
Stoïquement, nous poursuivons notre périple. Le soleil se couche derrière les montagnes. Les premiers flocons sont signes qu’il est temps de faire demi-tour.
Je profite d’une bosse, pour imaginer une montagne. Debout sur les pédales, me voici tour à tour Pantani, Virenque, ou un autre de ces fougueux grimpeurs, escaladant les cols avec aisances et grâce.
Lorsque, vent dans la gueule, j’affronte les premières bourrasques de neige, je suis Amstrong, bravant l’hiver en solitaire, pour reconnaître chaque mètre du parcours du prochain tour. Je profite d’une légère descente pour mettre la plaque : Vitesse ! Je slalom allégrement entre les cratères qui parsème la route
L’heure est encore aux préliminaires. Je redescends prudemment sur le petit plateau. La pression exercée par la selle me rappelle les quelques kilos que j’ai pris durant l’hiver. Comme la neige, le soleil et le retour des longues sorties auront tôt-fait de les faire fondre.
Déjà arrivé! À peine rassemblé, voilà déjà qu’il nous faut nous séparer.
Clac, clac. Des rêves plein la tête, je descends de ma monture, élaborant divers plans pour la semaine à venir et priant pour que les conditions soient clémentes.