Le World Tour ne s'arrête jamais. Moins d'une semaine après la fin du Tour de France et le sacre de Cadel Evans, la haute compétition reprenait ce Samedi avec la célèbre Clasica San Sebastian. Une course très convoitée, pour de nombreuses raisons. Certains y voient une possibilité de briller et de l'emporter tout simplement, mais d'autres ont en tête le classement mondial UCI ... Première classique post-Tour de France, elle accueille aussi de nombreux acteurs de la Grande Boucle.
Par ailleurs, d'une longueur de 234 kilomètres, le parcours tracé autour de la ville basque de San Sebastian était jallonné de plusieurs bosses dont la montée de Jaizkibel (7.8km avec une pente moyenne de 5.8%) et de l'Alto de Arkale (2.7km avec une pente moyenne de 6.3%). Ce dernier était la dernière difficulté du jour dont le sommet culminait à près de 15 kilomètres de l'arrivée, jugée sur l'avenue "El Boulevard".
Six courageux prennent les devants, et le large
Il ne faut alors attendre qu'une petite dizaine de kilomètres pour voir l'échappée matinale se former. Elle est composée de Matt Brammaier (HTC-Highroad), Klaas Lodewyck (Omega Pharma-Lotto), Kartsen Kroon (BMC), Murillo Fischer (Garmin-Cervélo), Julian Sánchez Pimienta (Caja Rural) et Eloy Ruiz (Andalucía-Caja Granada). Ces six hommes obtiennent la bénédiction du peloton et prennent tranquillement les devants.
Les fuyards du jour prennent donc le large assez rapidement et après 50 kilomètres de course, ils atteignent leur avantage maximal, à savoir 11 minutes sur le peloton régulé par la formation Euskaltel-Euskadi du champion olympique Samuel Sanchez. Puis, doucement mais surement, le peloton reprend du temps sur les échappés. Néanmoins, après 100 kilomètres de course, ce sont toujours près de 9 minutes qui séparent les deux groupes.
Les difficultés de rapprochent, le peloton aussi
On se dirige vers la première ascension du Jaizkibel et le peloton commence réellement à mettre en marche. A 85 bornes de l'arrivée, après un long moment de temporisation de la part du peloton, l'écart avec les six courageux de tête est redescendu à 6'30". L'ascencion du Jaizkibel est alors entamée pour la première fois sur les deux programmées. Dès les premiers hectomètres Ruiz et Brammaier lâchent prise du groupe d'échappée où Kroon mène un bon rythme.
Après cette première montée du Jaizkibel, le peloton est désormais emmené par Euskaltel-Euskadi et Movistar ne pointe plus qu'à quatre petites minutes. Un peloton d'où Goran Stangelj tente de sortir. Mais le coureur d'Astana est repris quelques kilomètres plus tard, à 65 kilomètres de l'arrivée par un peloton où Katusha s'est joint à la chasse. Il est alors temps d'entamer la première ascension de l'Alto de Arkale cette fois-ci. Klaas Lodewyck, Kartsen Kroon, Murillo Fischer et Julian Sánchez Pimienta se sont donc isolés et entament en tête cette bosse suivi, à trois minutes, de l'avant-garde du peloton.
L'échappée s'émiette, le peloton s'agite
Cette nouvelle difficulté est fatale à un membre de l'échappée, à savoir Sanchez Pimienta. Ils ne sont donc plus que trois en tête à 45 kilomètres de l'arrivée avec seulement deux minutes d'avance sur un peloton ou de nombreuses équipes collaborent désormais, dont la Lampre de Cunego. La seconde et dernière ascension du Jaizkibel pointe le bout de son nez et il ne sont bientôt plus que deux à résister. Kroon et Fisher lâchent en effet Lodewyck dès les premières pentes de l'ascension alors que le peloton revient de plus en plus fort, notamment emmené par la Katusha et Karpets.
A 43 kilomètres de l'arrivée, alors que le peloton ne pointe plus qu'à une minute du duo de tête, Nicolas Roche décide de sortir du peloton, néanmoins vite repris. Le peloton est directement pris en main par Jérôme Pineau qui précède son compatriote et coéquipier Sylvain Chavanel en tête de pack. Ca n'empeche toutefois pas Samuel Sanchez de mettre le feu au poudre à son tour quelques hectomètres plus tard. Une attaque sèche qui fait la différence. Quelques instants après, Pineau s'écarte et Barredo attaque à son tour.
Les costauds se dégagent, mais ça se regroupe
Sanchez rejoint et laisse sur le place le duo de tête alors qu'un peloton d'une cinquantaine de coureurs est en train d'exploser. D'autant plus lorsque Philippe Gilbert attaque ! Quelques coureurs parviennent à prendre la roue du Belge et à revenir pour qu'enfin, une petite dizaine de coureurs se regroupent en tête avec Samuel Sanchez. Mais ça ne dure pas. A l'approche du sommet du Jaizkibel, à 38 kilomètres, Samuel Sanchez relance les hostilités. Vanendert et Devenyns emboitent son pas alors que le reste du groupe est à seulement quelques longueurs. On retrouve là Philippe Gilbert, Ivan Basso, Frank Schleck, Carlos Barredo ou encore Joaquin Rodriguez.
En bas de la descente, le trio de tête est repris par le groupe de poursuivants. Ca temporise, personne ne veut prendre la responsabilité des la course. De fait, grâce à la descente une bonne partie du peloton revient également de l'arrière. C'est donc de nouveau une quarantaine de coureurs qui sont en tête de course. Tout est à refaire à 28 bornes de San Sebastian. Stijn Devolder tente de profiter de ce temps mort pour accélérer et prendre quelques longueurs d'avance sur le peloton, sur une partie plate.
Devolder tente, en vain... Les derniers hommes s'isolent
A 23 bornes, Devolder compte près de 20 secondes d'avance sur quelques poursuivants et une trentaine sur le groupe des favoris. La confusion règne quelque peu derrière le coureur de Vacansoleil. Derrière lui, on retrouve notamment David López, Gerdemann, Vorganov, Grivko ou encore Daniel Navarro. C'est donc en solitaire que Devolder aborde la dernière difficulté du jour, à savoir la seconde ascension de l'Alto del Arkale. Mais, il est bientôt rejoint par Jelle Vanendert, qui est sorti du groupe de poursuivants, au même titre qu'Haimar Zubeldia qui rejoint le duo en tête de course à 17 bornes de la ligne.
Le peloton toutefois, est sur les talons des audacieux. Vanendert décide de relancer l'allure. Zubeldia prend la roue, Devolder quant à lui, craque. Le peloton un peu disloqué, n'est qu'une poignée de secondes derrière. Cette ultime difficulté est rapidement franchie et les coureurs se dirigent vers San Sebastian. Un groupe avec plusieurs favoris tels Uran, Gilbert, Samuel Sanchez, Joaquin Rodriguez, Devenyns, Frank Schleck, Zubeldia, Vanendert, Van Avermaet ou encore Barredo bascule dans la descente de l'Alto del Arkale une dizaine de secondes avant un groupe avec Basso, Rojas et Chavanel notamment.
Barredo s'essaye mais Vanendert prépare le lancement de la fusée Gilbert
A 10 kilomètres de l'arrivée, 30 secondes séparent désormais les deux groupes. A 8 kilomètres, Barredo sort du groupe de tête pour tenter sa chance en solitaire sachant pertinemment n'avoir aucune chance au sprint. Deux kilomètres plus tard, il ne compte que quelques mètres d'avance sur le groupe de poursuivants mené par Jelle Vanendert. Mais le coureur de la Rabobank résiste et compte encore 5 secondes d'avance à 4 bornes du but.
Jelle Vanendert s'écarte alors et Philippe Gilbert enchaîne directement en attaquant en costaud sur le plat ! Barredo est avalé par le champion de Belgique qui s'envole en solitaire. Derrière, la cohésion ne règne pas vraiment. Samuel Sanchez tente toutefois de revenir sur le coureur d'Omega, mais ne parvient pas à boucher le trou et Zubeldia rentre même sur le champion olympique. Barredo attaque également dans le groupe de poursuivants. Mais c'est déjà trop tard.
Sacre pour Gilbert, consolation pour Barredo
Gilbert passe sous la flamme rouge en solitaire, et derrière, tout le monde est impuissant. Le Belge parvient à garder de bonnes longueurs d'avance sur ses concurrents et peut savourer tranquillement dans les tout derniers mètres.
Barredo prend la seconde place et Van Avermaet règle le groupe pour la dernière marche du podium, la troisième.
Philippe Gilbert conquiert là pour la première fois la Clasica San Sebastian et accroche une nouvelle classique à son tableau de chasse.
1 Philippe Gilbert (Omega Pharma-Lotto) 5:48:53
2 Carlos Barredo (Rabobank) + 0:12
3 Greg Van Avermaet (BMC) + 0:14
4 Joaquim Rodríguez (Katusha)
5 Dries Devenyns (Quick Step)
6 Frank Schleck (Leopard-Trek)
7 Haimar Zubeldia (RadioShack)
8 Samuel Sánchez (Euskaltel-Euskadi)
9 Rigoberto Urán (Sky)
10 Jelle Vanendert (Omega Pharma-Lotto) + 0:50
11 Simon Gerrans (Sky) + 2:05
12 Simone Ponzi (Liquigas-Cannondale)
13 Matti Breschel (Rabobank)
14 Francesco Gavazzi (Lampre-ISD)
15 J Joaquín Rojas (Movistar)
16 Murilo Fischer (Garmin-Cervélo)
17 Juan José Cobo (Geox)
18 Sylvain Chavanel (Quick Step)
19 Ryder Hesjedal (Garmin-Cervélo)
20 Mathias Frank (BMC)
http://www.sporza.be/cm/sporza/videozon ... /1.1078058
, à Paris-Tours (9 Octobre), au Giro di Piemonte (13 Octobre) et au Giro de Lombardia (15 Octobre).
