Page 1 sur 1

Faut il encore manger des pates ?

Publié : 04 mars 2012, 23:23
par Tri patouille
Article paru dans "santé sport mag N°3" http://www.santesportmag.com/numeros/Numero3.pdf (http://www.santesportmag.com)
Mag écrit en partie par des médecins du sport.

Voici l'article complet repris du mag en ligne (gratuit).

"Dans l’esprit de tous les sportifs, les pâtes apportent l’énergie indispensable pour assumer les efforts longs et intenses. Les recherches récentes semblent mettre à mal ce monopole nutritionnel. (par le Docteur Stéphane caScua, nutritionniSte Du Sport)

La préhistoire: du sport sans féculent
Il y a environ 10000 ans, au début du Néolithique, l’homme s’est sédentarisé. Élevage et agriculture lui ont permis de consommer bien plus de céréales. Auparavant, au cours des
millions d’années du Paléolithique, il était nomade et chasseur-cueilleur. L’étude des populations ayant conservé le même mode de vie, notamment les Bushmen d’Afrique australe,
se révèle très instructive. L’homme préhistorique brûlait beaucoup d’énergie, environ 3000 à 3500 kilocalories par jour, comme un sportif s’entraînant 1 à 2 heures quotidiennement. Après de longues marches de transhumance et des périodes de chasse plus intenses, il avalait trois fois plus de protéines que nous, des fruits et des légumes. En
guise de féculent, il ingérait quelques graminées cueillies sur son chemin!

l’homme moderne, inadapté aux féculents?
La lignée humaine aurait divergé de celle du singe il y a environ 6 millions d’années. Aussi, 10000 ans sont-ils dérisoires au regard de notre évolution. Notre patrimoine génétique,
notamment nos enzymes digestifs et nos hormones, ne sont probablement pas bien adaptés à l’alimentation moderne. Pour preuve les fréquente intolérances au lait de vache et au
gluten. Ceux qui ne parviennent pas à digérer cette protéine du blé souffrent d’une maladie invalidante, avec douleurs abdominales, diarrhées, lésion de l’intestin, mauvaise absorption générale et dénutrition. Outre cette situation caricaturale, il existe sûrement des cas intermédiaires responsables de troubles digestifs après ingestion de dérivés du blé. De la même façon, l’amylase, l’enzyme chargée de fractionner l’amidon, bénéficie d’une efficacité variable selon les individus. Chez certains d’entre nous, l’amidon arrive insuffisamment digéré dans le côlon et nourrit les bactéries. Après les orgies de pâtes précompétitives, ces sportifs ressentent des ballonnements incompatibles avec la performance revendiquée!

les pâtes ne colmatent pas le mur!
Les coureurs de fond connaissent bien le «mur du marathon». Aux alentours du 35e kilomètre, nombre d’entre eux ont rencontré une violente difficulté et ont terminé dans la souffrance. On accuse alors l’épuisement des réserves en sucre du muscle! «Ah si j’avais mangé plus de pâtes!», gémit le coureur errant jusqu’à la ligne d’arrivée! Les études récentes ne confirment pas totalement cette théorie. Il reste 20 à 30 % du glycogène dans les muscles lorsque le marathonien percute le mur. D’autres hypothèses interfèrent: excès de chaleur, fatigue de transmission dans le cerveau, hypoglycémie, inflammation du muscle. Cette dernière semble particulièrement pertinente. À chaque foulée, le muscle
amortit la réception. Ce freinage provoque des microlésions. Lorsque celles-ci s’accumulent, des messagers chimiques de l’inflammation bloquent la libération du sucre. Tout se passe comme s’il se produisait une régulation «protectrice». Il n’existe pas de mur à vélo, même sur des épreuves supérieures à 150 kilomètres! L’absence de microtraumatismes
permet de solliciter plus avant les réserves d’énergie. Les traileurs trottinant de longues heures à la montagne n’évoquent pas non plus le «mur». La ration de pâtes et le stock de
glycogène ne sont pas des facteurs limitant lorsqu’on sait mobiliser ses graisses!

les graisses: amies du sportif?
La combustion des graisses permet d’économiser le sucre contenu dans les muscles. Voilà une nouvelle piste pour réduire le gavage du sportif en féculents. Pour s’entraîner à brûler plus de graisses, les efforts peu intenses et prolongés, comme les randonnées, les trails et les longues sorties à vélo, sont recommandés. À jeun, l’organisme n’a plus de réserve de sucre dans son foie, l’ambiance hormonale est à la mobilisation des graisses. Ainsi, un petit footing matinal de 30 minutes, avant le petit déjeuner, consume une proportion de graisse comparable à un effort de 2 heures. Pour favoriser l’utilisation des graisses pendant l’effort, des recherches récentes montrent qu’il suffit d’augmenter la part de graisses dans l’alimentation! Les chasseurs inuits ne «carburent» pas aux céréales! Malheureusement, nombre de sportifs sont devenus phobiques des lipides, jusqu’à déséquilibrer leur alimentation! Il existe bon nombre de graisses indispensables: les vitamines dites liposolubles mais aussi les fameux «oméga-3».

Vos pâtes sont-elles des «sucres lents»?
Pour favoriser la constitution de réserve énergétique dans les muscles, il faut leur apporter lentement du glucose. Dans ces conditions, ils ont le temps de former de longues chaînes de glucose appelées glycogène. Si on avale des confiseries, le glucose envahit rapidement le sang, le muscle tente d’en capter un peu, mais le reste devient de la graisse. Les pâtes sont en grande partie composées d’amidon, grande chaîne de glucose, véritable «glycogène végétal» contenant l’énergie nécessaire à la germination du grain de blé. Il y a quelques années, on pensait que le temps nécessaire à la coupure de ce grand maillage était suffisant pour faire des pâtes un sucre lent. En réalité, il n’en est rien, les enzymes vont très vite. Pour que vos pâtes deviennent des «sucres lents» plusieurs caractéristiques s’imposent. Pour gêner l’arrivée des enzymes, elles doivent être denses et accompagnées de fibres. Pour ralentir la digestion, il est bon qu’elles soient associées à d’autres aliments notamment à des graisses! En pratique, des pâtes complètes, al dente, avec un filet d’huile d’olive et des tomates concassées sont des sucres lents. Les nouilles molles et humides de la cantine sont des sucres rapides! Pour les mêmes raisons, vous comprenez pourquoi les légumineuses:
les lentilles, les haricots blancs, etc., caparaçonnés de coques fibreuses, entourés de graisse, constituent d’excellents sucres lents. Ces aliments provoquent une si faible augmentation de la glycémie que l’organisme se considère à distance d’un repas; du coup, ils favorisent la combustion des graisses. Les plats traditionnels et ruraux contiennent souvent des légumineuses. Avant la mécanisation, labourer ou moissonner toute la journée devait bien nécessiter autant d’énergie qu’un petit trail!

des pâtes! des pâtes! oui, mais pas seulement!
Cet article est moins provocateur qu’il
n’y paraît! Il vous propose juste de
prendre conscience que l’alimentation
du sportif ne consiste pas à alterner
les pâtes et les nouilles, les coquillettes et les spaghettis. Un athlète a besoin
d’une alimentation variée et équilibrée,
à forte densité nutritionnelle. Dans
les années 80, le précurseur de
la nutrition du sportif, Albert Creff, ne
disait-il pas: «De tout un peu, de tout
assez!»? Le fonctionnement du corps
humain serait-il insensible à la mode?


ADAPTEZ VOTRE CONSOMMATION DE PÂTES !
Vous faites du sport d’entretien, 3 fois par semaine, genre 2 footings et une gym collective. Mangez comme votre voisine! Mangez varié, équilibré. Les quantités sont à peine plus
copieuses que celles de votre copine sédentaire. Avalez 3 cuillères à soupe de féculents cuits au repas SUIVANT votre entraînement, quand votre muscle est avide de sucre.
Vous faites du trail, des cyclosportives, des randonnées VTT. Mangez comme votre voisin sédentaire en bonne santé mais en plus grosse quantité! Diversifiez vos repas, choisissez
des menus à «forte densité nutritionnelle», optez pour des garnitures constituées à la fois de féculents et de légumes, notamment APRÈS l’effort.
N’oubliez pas les légumineuses! Pensez à vous alimenter pendant l’effort!
Vous êtes coureur de fond, marathonien de bon niveau, footballeur ou tennisman.Vous pratiquez des sports intenses discontinus ou de durée inférieure à 3 heures. Au cours du repas SUIVANT les entraînements très intenses, lorsque vos muscles réclament du glucose, prenez une bonne assiette de féculents. La veille d’un match ou d’un semi-marathon, dans les
3 jours précédant un marathon, avalez des féculents à chaque repas, réduisez les crudités et les fruits. Prenez soin de tester votre tolérance digestive. À distance, votre alimentation
de base est variée et équilibrée, à forte densité nutritionnelle, comme celle de votre compère cycliste ou traileur!"

Re: Faut il encore manger des pates ?

Publié : 05 mars 2012, 08:27
par ironturtle
Le Mojito c'est mieux. testé avant Cozumel. :sm2: :sm2:

Re: Faut il encore manger des pates ?

Publié : 05 mars 2012, 09:29
par sguigui
Le mojito c´est la vie oui :sm2: :sm2: :sm2:

Re: Faut il encore manger des pates ?

Publié : 05 mars 2012, 10:06
par NCorNothing
ironturtle a écrit :Le Mojito c'est mieux.
Ah enfin de la vrai diététique... :mrgreen: :mrgreen: :mrgreen:

Re: Faut il encore manger des pates ?

Publié : 05 mars 2012, 15:51
par aroche
le mythe des pâtes a effectivement ses limites ..

Voilà un autre article déposé il y a déjà fort longtemps sur la toile et placé sur plusieurs forums :
http://www.diet-sport-coach.com/pages/c ... mites.html


sur cette problématique , un autre article concernant la pomme de terre et sa soeur la patate douce :

http://www.diet-sport-coach.com/pages/c ... trine.html

Alain

Re: Faut il encore manger des pates ?

Publié : 05 mars 2012, 22:11
par Joel
Qui se souvient de Mark Allen et son régime à majorité lipidique (au niveau apport de calories) ? C'est quand je commençais donc au début des années 80 :-)
Son coach d'alors s'appellait Phil Maffetone (je vous laisse chercher sur le net).
Quelques articles sinon ...
http://metabolise.wordpress.com/2012/01 ... rformance/
http://www.endurancecorner.com/Fat_Burning_Essentials2