CR Templiers
Publié : 27 oct. 2005, 13:19
Pour celles et ceux que cela peut éventuemment intéresser, le CR des Templiers :
Je ne sais plus trop quand j’ai décidé de faire les Templiers en 2005. Peut-être dès l’édition précédente, à laquelle j’étais inscrit, mais à laquelle je n’ai pas participé pour des raisons professionnelles. Bertrand était donc partit seul en « reconnaissance », en guerrier !
En 2005 pas d’Ironman au programme, quelques courses diverses et variées, un peu de triathlon, un peu de trail et un peu de course à pied. Et j’allais oublier un marathon, celui de Cheverny, au mois d’avril. Pas de préparation très spécifique pour découvrir cette « coursette » dans l’Aveyron, juste s’entraîner régulièrement durant l’année et augmenter les « doses » l’échéance approchant.
Donc, le 15 août le CD d’Embrun, 3 semaines sans càp et 2 semaines sans sport. France Iron Tour oblige !
Une semaine de reprise avec 80 km de càp et le triathlon par équipe de Joué le dimanche. Les sensations sont bonnes. Puis 1 ou 2 semaines plus tard, le trail du Layon avec Guillaume, 28 kms, les sensations sont bonnes. De mémoire une semaine aux alentours des 60 bornes.
Encore 2 semaines à 100 kms et enfin pour me finir, 3 semaines avant la date fatidique, 140 kms.
Ce qui devait arriva (malgré les rappels à l’ordre réguliers de quelqu’un…), je me blesse. Je vous fait grâce des détails, j’ai mal au pied droit et ça remonte dans le genou. Rien de très douloureux, c’est juste gênant et je sais que je ne peux pas courir comme ça ! Je suis sérieux, je stoppe les entraînements, et je fais une séance d’acupuncture. La semaine précédent les Templiers, je fais 2 footings de 15 minutes pour voir si tient et ça à l’air de tenir, mais je ressens quand même une petite gène (psychosomatique sans doute) et l’avant veille de la course je vais faire un tour chez l’osthéo ! Advienne que pourra !
Samedi 22 octobre 10h34, départ de St Avertin, nous sommes passés chez Bertrand pour le prendre au passage, car, comme d’habitude il faut le trimballer.
6 heures plus tard et un voyage passé de façon agréable à se « chambrer » sur nos éventuelles performances du lendemain, nous arrivons à Nant. Une petite visite du site, nous retirons nos dossards et filons sur notre lieu d’hébergement. Celui-ci est situé à 15 minutes du départ, un centre équestre accueillant (je ne sais pas ce qu’en pense Guillaume ?). Nous nous installons dans notre bungalow (sympa comme bungalow, je ne sais pas ce qu’en pense Guillaume ?), un peu plus tard nous rejoignent dans un premier temps Dominique, Normand de nationalité et un enfin un Toulousain dont j’ignore le prénom. Pour vous donner une petite idée de l’ambiance qui règne dans le bungalow (décidément pas mal du tout, je ne sais pas ce qu’en pense Guillaume ?), nous avons dû passer, Bertrand, Guillaume et moi, pour des dingues, vis à vis de nos deux compagnons de chambrée. La préparation de nos sacs et victuailles pour la course est terminée et il est temps d’aller se restaurer. Un repas composé de pâtes pleines de beurre et d’un poisson assaisonné avec lui aussi tout autant de beurre et un dessert ( ?) et nous sommes au lit.
La nuit a été bonne, il paraît que le Toulousain ronflait, je n’ai rien entendu. Cependant je n’ai pas eu besoin du réveil pour me lever, au son du célèbre « putain ça va gicler dans les bosses » du non moins célèbre Bertrand. Notre petit déj’ avalé il est temps de quitter, à regret, notre hébergement, parce que force est de reconnaître que nous étions vraiment bien logé (je ne sais pas ce qu’en pense Guillaume ?)
6h15, départ dans 15 minutes et Guillaume s’aperçoit qu’il a mis sa poche a eau à l’envers dans son sac. Ce qui explique, qu’il ait le bas du dos mouillé.
6h30, le départ est donné, à noter que nous passons la ligne 45 secondes après les premiers, il faudra donc retirer ce temps quand viendra leur de comparer nos temps avec le vainqueur.
Départ très tranquille, nous écoutons, Guillaume et moi, les conseils toujours avisés de Bertrand. Contrairement aux prévisions, le temps est doux, il a plu à 4h00 du mat’, mais pour le moment nous n’avons pas à nous plaindre, c’est parfait (pas aussi bien que notre hébergement quand même). Il nous faut même retirer nos veste après quelques minutes de course.
Nous nous retournons de temps à autre pour observer ce que nous avions pu apprécier sur les photos des magazines, c’est à dire, le ballet des frontales des coureurs qui sont derrière nous. Une première grosse pente, un peu glissante, de nuit en guise (tout petit) apéritif, à 7h00 du matin on apprécie. Tout le monde est frais et ça déconne bien… pour le moment. Nous arrivons sur une longue partie plate, Bertrand nous a prévenue « les gars faut y’aller molo molo » on l’écoute, tant il est vrai que l’envie d’accélérer un peu la cadence se fait sentir. Bertrand il avait dit aussi « les gars, faut s’méfier des ménagères de plus de 50 ans et des mecs avec des shorts de foot, y sont terribles, faut pas essayer de les suivre » On l’écoute mais c’est dur, quand même, se laisser doubler par une fille qui plus est, a peut-être l’age de Margareth (lol) et par un mec qui à la dégaine d’un aficionados de Thierry Rolland, il faut vraiment laisser son ego de côté.
Normalement il n’y a pas de ravito avant le 38ème kilomètre, mais les organisateurs nous ont fait la surprise de mettre un point d’eau au 14ème (43 minutes de course ! Non j’déconne) C’est conforme aux propos de Bertrand, relativement roulant jusqu’au 20ème kilomètre. Puis on attaque la première bosse, environ une heure de montée, nous sommes au sommet après 4h10 de course. La montée a été tranquille, ça déconne un peu moins mais quelques « vannes » fusent encore. Par exemple, quand depuis deux très longues minutes, j’entends le « bip » incessant d’un cardio et lance fort à la cantonade « Y at-il une fonction sur ce cardio pour arrêter ce bruit fort désagréable ? » Et j’entends une petite voix juste devant moi « non » En fait je pensais que l’heureux propriétaire de ce joujou « indispensable » en trail était 5 ou 6 places devant moi, alors qu’il n’en était rien, il appartenait à la fille qui était juste devant moi ! Il paraît qu’on ne pouvait faire cesser ce bruit et bizarrement dix secondes plus tard, nous n’entendions plus rien…
Nous basculons donc dans la descente, non pas à corps éperdu, puisque nous écoutons toujours les conseils du vieux sage qui nous dit «Petit scarabée ne doit pas s’emballer » Donc, descente roulante et avalée tranquillos. Puis nous arrivons sur le lieu du premier ravito, le temps de remplir nos poches à eau, d’avaler quelque chose et moins de 10 minutes plus tard, nous repartons. Bertrand a pris les commandes dans l’ascension de « La crête du Suquet » et là ça rigole moins, le coach nous a prévenu, c’est du costaud ! Il imprime le train, Guillaume a sortit les bâtons, non sans une pensée à Brian. C’est bon ça y est, c’est partit, Bertrand donne le tempo, impose le rythme et « ça va gicler dans les bosses ». Alors entendons nous bien ! Moi perso j’avais pas du tout compris l’expression, je pensais, à tort, que ça voulait dire « ça va envoyer dur, accrochez vous les gars, c’est pas pour les gamins, vous n’allez pas avoir le temps de voir le paysage » Que nenni, ça veut dire tout le contraire. On part vite et au milieu « Paf plus rien » et on finit comme on peut. Guillaume et moi on avait rien compris, le manque d’expérience sans doute…
Au sommet, je dis à mes compagnons que je fais la descente à mon rythme. Bertrand me dit qu’il a un petit coup d’mou et que l’on peut partir. Guillaume reste, je file.
Il ne faut pas s’attendre à faire une descente à fond, car même si on a les jambes de Sherpa ( le co-vainqueur de l’édition ) il faut faire la queue une fois les petits groupes rattrapés et dépassés. Donc descente tranquille jusqu’au prochain ravito, malgré tout la fin de la descente est très technique et la petite portion de route, toujours en descente, qu’il nous faut emprunter pour rejoindre le ravitaillement, nous montre bien que nous courons depuis environ 7 heures déjà.
Poche à eau à nouveau remplie, les gars ne sont pas arrivés où je ne les ai pas vu, je file. Je demande à un bénévole, combien de temps environ il nous reste à courir « Environ 3h30 » ! « Ah ouais ? » Je m’attendais à moins, mon chrono indique 7h00 de course. Je n’ai pas regardé avec attention le profil de cette liaison avant le prochain ravito, mais en gros c’est montée régulière et pas trop pentue, puis descente dans le même esprit. Bertrand n’est pas cette fois à mes côtés pour confirmer… où pas ! Dès le départ, ça grimpe pas mal, puisque les gens marchent, mais il n’y a pas de grosses pierres mais un chemin accessible. Dès que j’en ai l’opportunité, je double les petits groupes que je rattrape, en précisant à chaque fois poliment que je souhaite doubler. Tout le monde est courtois, ça passe ! Finalement ce n’est pas si roulant que ça, certains passages sont réellement abruptes, mais toujours sans pierre, donc si on veut on peut courir. Arrivée au sommet je m’attends à basculer dans la descente presque directement. En fait il s’agit d’une longue partie relativement roulante, à laquelle je ne m’attendais pas. Même si je sens que j’ai des réserves, j’avoue avoir un moment de solitude et de doute. Je ne double plus que dans les portions vraiment montantes et maintiens les écarts quand c’est plat… Arrive la descente, je vous passe les détails, ce n’est pas ce que j’imaginais quelques minutes plus tôt en regardant le plan du parcours, je voyais ça « roulant ». En fait si il y a des cordes à certains endroits ce n’est pas pour rien !!! Bref, une vraie, grosse descente technique à souhait ». Je sais qu’en bas, le dernier ravitaillement nous attend. Je prends le temps de remplir à nouveau mon Camelback, de manger, de demander aux bénévoles combien il reste de temps et non pas de kilomètres. D’ailleurs à ce sujet, pourtant je devrais le savoir depuis le temps, mais il ne faut jamais se fier à ce que peuvent nous dire les bénévoles en terme de kilométrage et de temps, c’est n’importe quoi !!! Toujours est-il que je me souviens que Bertrand à mis 2h15 pour faire les 12 derniers kilomètres l’année dernière. Les sensations sont toujours bonne, la première partie est roulante, je double toujours, surtout quand le relief s’accentue, cependant je reste très prudent, je ne m’emballe pas. Nous sommes en bas du « Roc Nantais » soit la dernière ascension de la journée, mais pas la moins difficile. Je rejoins un petit groupe (de toutes façons ça monte et ça descend toujours en groupe aux Templiers), reste derrière eux, ça sent la fin, car ça recommence à déconner ! D’un seul coup, sortis de je ne sais où ? Deux types déboulant et nous doublant avec une étonnante souplesse, que je n’ai plus depuis déjà un moment ! La surprise passée, je remarque que ces deux fous n’ont pas de Camelback. Puisqu’ils doublent, j’en profite pour m’incruster et doubler aussi, d’une façon certes moins légère. Nous rejoignons un autre groupe et cette fois-ci, restons derrière. Je leur demande qui ils sont, et répondent à ma curiosité en me précisant qu’ils sont bénévoles et que c’est eux qui ont fait le balisage final. Et là, d’un seul coup, toutes les têtes se retournent et d’une voix commune « C’est encore loin ? » « 40 minutes environ ». Nous restons quelques minutes avec ce groupe et je demande à doubler. Tout le monde s’écarte et me laisse passer ! Je fais environ 100 mètres et je glisse sur une pierre. Ce qui ne me serait pas arrivé quelques heures avant, mais la fatigue aidant… Et là c’est le drame, non pas que ma blessure réveillée (souvenez-vous je me suis blessé peu de temps avant les Templiers, pour ceux qui suivent !!!) me fasse terriblement souffrir, mais en tombant je me suis contracté, de peur de voir mon pied et ma jambe abîmés me lâcher. Qui dit contracture, à ce moment de la course, dit souvent, crampe ! Et bien c’est mon cas ! Donc les personnes que je venais de doubler, sont maintenant à mon chevet et tentent de faire le nécessaire, pour que ma crampe disparaisse. Les deux bénévoles précédemment cités, restent avec moi, me masse et me relève. Je repars en étant très prudent, mais je profite d’un profil moins abrupte pour courir, inutile de préciser que mes foulées sont courtes et mes pieds rasent le sol… Je retrouve le groupe, un peu plus dispersé que tout à l’heure. Je ne demande pas à les re-doubler vous vous en doutez. Mais ce sont les bénévoles qui le font à ma place, voyant que contrairement à certains je continue de courir. Je précise qu’il n’y a plus de rochers à passer, ni de grosses pierres à enjamber qui nécessitent de faire de trop gros efforts musculaires. Je passe et me voilà quelques minutes plus tard à entamer très très doucement la descente du Roc Nantais. Descente similaire à la descente de Saint Sulpice passée précédemment ! Il y a des arbres pour se retenir et prendre appui, parfois des cordes pour se tenir et avancer un tant soit peu. Les marches se passent non plus en sautant mais sur les fesses, en évitant de plier les jambes. La voix du speaker se rapproche ! La fin de la descente est proche, très proche, ça y est ! Il ne reste que les 3 concurrents devant moi à rattraper, ça aussi c’est fait, je passe le pont aperçu sur le DVD 2004 et dans les magazines. Je suis dans le village, une petite montée, un virage à droite, encore un autre, la dernière ligne droite, le fameux « portique » en point de mire, ça y est, comme les 805 autres « traileurs » avant moi je suis « finisher » de l’édition 2005 !
Plusieurs satisfactions, la première, être partis à trois potes « le bonheur ne vaut que si il est partagé », la seconde que ces trois mêmes potes aient terminés. Autres satisfactions, en vrac, l’ambiance, les paysages, le balisage, les ravitos, les bénévoles, le public, l’organisation ! Un seul regret, je l’ai déjà dis, que nous soyons aussi nombreux. Sachant que je suis conscient d’être dans le lot des « trop nombreux » ! Non pas pour les minutes perdues à patienter, lors des ascensions et des descentes, mais il est vrai que dans de tels paysages, le fait d’être parmi la foule, gâche un petit peu le plaisir. Deux solutions, la première, emprunter le parcours le lendemain et manquer tout le folklore qui fait que je suis présent ce jour là ou faire la course seul en tête…
Si vous ne savez pas quoi faire en octobre 2006...
Je ne sais plus trop quand j’ai décidé de faire les Templiers en 2005. Peut-être dès l’édition précédente, à laquelle j’étais inscrit, mais à laquelle je n’ai pas participé pour des raisons professionnelles. Bertrand était donc partit seul en « reconnaissance », en guerrier !
En 2005 pas d’Ironman au programme, quelques courses diverses et variées, un peu de triathlon, un peu de trail et un peu de course à pied. Et j’allais oublier un marathon, celui de Cheverny, au mois d’avril. Pas de préparation très spécifique pour découvrir cette « coursette » dans l’Aveyron, juste s’entraîner régulièrement durant l’année et augmenter les « doses » l’échéance approchant.
Donc, le 15 août le CD d’Embrun, 3 semaines sans càp et 2 semaines sans sport. France Iron Tour oblige !
Une semaine de reprise avec 80 km de càp et le triathlon par équipe de Joué le dimanche. Les sensations sont bonnes. Puis 1 ou 2 semaines plus tard, le trail du Layon avec Guillaume, 28 kms, les sensations sont bonnes. De mémoire une semaine aux alentours des 60 bornes.
Encore 2 semaines à 100 kms et enfin pour me finir, 3 semaines avant la date fatidique, 140 kms.
Ce qui devait arriva (malgré les rappels à l’ordre réguliers de quelqu’un…), je me blesse. Je vous fait grâce des détails, j’ai mal au pied droit et ça remonte dans le genou. Rien de très douloureux, c’est juste gênant et je sais que je ne peux pas courir comme ça ! Je suis sérieux, je stoppe les entraînements, et je fais une séance d’acupuncture. La semaine précédent les Templiers, je fais 2 footings de 15 minutes pour voir si tient et ça à l’air de tenir, mais je ressens quand même une petite gène (psychosomatique sans doute) et l’avant veille de la course je vais faire un tour chez l’osthéo ! Advienne que pourra !
Samedi 22 octobre 10h34, départ de St Avertin, nous sommes passés chez Bertrand pour le prendre au passage, car, comme d’habitude il faut le trimballer.
6 heures plus tard et un voyage passé de façon agréable à se « chambrer » sur nos éventuelles performances du lendemain, nous arrivons à Nant. Une petite visite du site, nous retirons nos dossards et filons sur notre lieu d’hébergement. Celui-ci est situé à 15 minutes du départ, un centre équestre accueillant (je ne sais pas ce qu’en pense Guillaume ?). Nous nous installons dans notre bungalow (sympa comme bungalow, je ne sais pas ce qu’en pense Guillaume ?), un peu plus tard nous rejoignent dans un premier temps Dominique, Normand de nationalité et un enfin un Toulousain dont j’ignore le prénom. Pour vous donner une petite idée de l’ambiance qui règne dans le bungalow (décidément pas mal du tout, je ne sais pas ce qu’en pense Guillaume ?), nous avons dû passer, Bertrand, Guillaume et moi, pour des dingues, vis à vis de nos deux compagnons de chambrée. La préparation de nos sacs et victuailles pour la course est terminée et il est temps d’aller se restaurer. Un repas composé de pâtes pleines de beurre et d’un poisson assaisonné avec lui aussi tout autant de beurre et un dessert ( ?) et nous sommes au lit.
La nuit a été bonne, il paraît que le Toulousain ronflait, je n’ai rien entendu. Cependant je n’ai pas eu besoin du réveil pour me lever, au son du célèbre « putain ça va gicler dans les bosses » du non moins célèbre Bertrand. Notre petit déj’ avalé il est temps de quitter, à regret, notre hébergement, parce que force est de reconnaître que nous étions vraiment bien logé (je ne sais pas ce qu’en pense Guillaume ?)
6h15, départ dans 15 minutes et Guillaume s’aperçoit qu’il a mis sa poche a eau à l’envers dans son sac. Ce qui explique, qu’il ait le bas du dos mouillé.
6h30, le départ est donné, à noter que nous passons la ligne 45 secondes après les premiers, il faudra donc retirer ce temps quand viendra leur de comparer nos temps avec le vainqueur.
Départ très tranquille, nous écoutons, Guillaume et moi, les conseils toujours avisés de Bertrand. Contrairement aux prévisions, le temps est doux, il a plu à 4h00 du mat’, mais pour le moment nous n’avons pas à nous plaindre, c’est parfait (pas aussi bien que notre hébergement quand même). Il nous faut même retirer nos veste après quelques minutes de course.
Nous nous retournons de temps à autre pour observer ce que nous avions pu apprécier sur les photos des magazines, c’est à dire, le ballet des frontales des coureurs qui sont derrière nous. Une première grosse pente, un peu glissante, de nuit en guise (tout petit) apéritif, à 7h00 du matin on apprécie. Tout le monde est frais et ça déconne bien… pour le moment. Nous arrivons sur une longue partie plate, Bertrand nous a prévenue « les gars faut y’aller molo molo » on l’écoute, tant il est vrai que l’envie d’accélérer un peu la cadence se fait sentir. Bertrand il avait dit aussi « les gars, faut s’méfier des ménagères de plus de 50 ans et des mecs avec des shorts de foot, y sont terribles, faut pas essayer de les suivre » On l’écoute mais c’est dur, quand même, se laisser doubler par une fille qui plus est, a peut-être l’age de Margareth (lol) et par un mec qui à la dégaine d’un aficionados de Thierry Rolland, il faut vraiment laisser son ego de côté.
Normalement il n’y a pas de ravito avant le 38ème kilomètre, mais les organisateurs nous ont fait la surprise de mettre un point d’eau au 14ème (43 minutes de course ! Non j’déconne) C’est conforme aux propos de Bertrand, relativement roulant jusqu’au 20ème kilomètre. Puis on attaque la première bosse, environ une heure de montée, nous sommes au sommet après 4h10 de course. La montée a été tranquille, ça déconne un peu moins mais quelques « vannes » fusent encore. Par exemple, quand depuis deux très longues minutes, j’entends le « bip » incessant d’un cardio et lance fort à la cantonade « Y at-il une fonction sur ce cardio pour arrêter ce bruit fort désagréable ? » Et j’entends une petite voix juste devant moi « non » En fait je pensais que l’heureux propriétaire de ce joujou « indispensable » en trail était 5 ou 6 places devant moi, alors qu’il n’en était rien, il appartenait à la fille qui était juste devant moi ! Il paraît qu’on ne pouvait faire cesser ce bruit et bizarrement dix secondes plus tard, nous n’entendions plus rien…
Nous basculons donc dans la descente, non pas à corps éperdu, puisque nous écoutons toujours les conseils du vieux sage qui nous dit «Petit scarabée ne doit pas s’emballer » Donc, descente roulante et avalée tranquillos. Puis nous arrivons sur le lieu du premier ravito, le temps de remplir nos poches à eau, d’avaler quelque chose et moins de 10 minutes plus tard, nous repartons. Bertrand a pris les commandes dans l’ascension de « La crête du Suquet » et là ça rigole moins, le coach nous a prévenu, c’est du costaud ! Il imprime le train, Guillaume a sortit les bâtons, non sans une pensée à Brian. C’est bon ça y est, c’est partit, Bertrand donne le tempo, impose le rythme et « ça va gicler dans les bosses ». Alors entendons nous bien ! Moi perso j’avais pas du tout compris l’expression, je pensais, à tort, que ça voulait dire « ça va envoyer dur, accrochez vous les gars, c’est pas pour les gamins, vous n’allez pas avoir le temps de voir le paysage » Que nenni, ça veut dire tout le contraire. On part vite et au milieu « Paf plus rien » et on finit comme on peut. Guillaume et moi on avait rien compris, le manque d’expérience sans doute…
Au sommet, je dis à mes compagnons que je fais la descente à mon rythme. Bertrand me dit qu’il a un petit coup d’mou et que l’on peut partir. Guillaume reste, je file.
Il ne faut pas s’attendre à faire une descente à fond, car même si on a les jambes de Sherpa ( le co-vainqueur de l’édition ) il faut faire la queue une fois les petits groupes rattrapés et dépassés. Donc descente tranquille jusqu’au prochain ravito, malgré tout la fin de la descente est très technique et la petite portion de route, toujours en descente, qu’il nous faut emprunter pour rejoindre le ravitaillement, nous montre bien que nous courons depuis environ 7 heures déjà.
Poche à eau à nouveau remplie, les gars ne sont pas arrivés où je ne les ai pas vu, je file. Je demande à un bénévole, combien de temps environ il nous reste à courir « Environ 3h30 » ! « Ah ouais ? » Je m’attendais à moins, mon chrono indique 7h00 de course. Je n’ai pas regardé avec attention le profil de cette liaison avant le prochain ravito, mais en gros c’est montée régulière et pas trop pentue, puis descente dans le même esprit. Bertrand n’est pas cette fois à mes côtés pour confirmer… où pas ! Dès le départ, ça grimpe pas mal, puisque les gens marchent, mais il n’y a pas de grosses pierres mais un chemin accessible. Dès que j’en ai l’opportunité, je double les petits groupes que je rattrape, en précisant à chaque fois poliment que je souhaite doubler. Tout le monde est courtois, ça passe ! Finalement ce n’est pas si roulant que ça, certains passages sont réellement abruptes, mais toujours sans pierre, donc si on veut on peut courir. Arrivée au sommet je m’attends à basculer dans la descente presque directement. En fait il s’agit d’une longue partie relativement roulante, à laquelle je ne m’attendais pas. Même si je sens que j’ai des réserves, j’avoue avoir un moment de solitude et de doute. Je ne double plus que dans les portions vraiment montantes et maintiens les écarts quand c’est plat… Arrive la descente, je vous passe les détails, ce n’est pas ce que j’imaginais quelques minutes plus tôt en regardant le plan du parcours, je voyais ça « roulant ». En fait si il y a des cordes à certains endroits ce n’est pas pour rien !!! Bref, une vraie, grosse descente technique à souhait ». Je sais qu’en bas, le dernier ravitaillement nous attend. Je prends le temps de remplir à nouveau mon Camelback, de manger, de demander aux bénévoles combien il reste de temps et non pas de kilomètres. D’ailleurs à ce sujet, pourtant je devrais le savoir depuis le temps, mais il ne faut jamais se fier à ce que peuvent nous dire les bénévoles en terme de kilométrage et de temps, c’est n’importe quoi !!! Toujours est-il que je me souviens que Bertrand à mis 2h15 pour faire les 12 derniers kilomètres l’année dernière. Les sensations sont toujours bonne, la première partie est roulante, je double toujours, surtout quand le relief s’accentue, cependant je reste très prudent, je ne m’emballe pas. Nous sommes en bas du « Roc Nantais » soit la dernière ascension de la journée, mais pas la moins difficile. Je rejoins un petit groupe (de toutes façons ça monte et ça descend toujours en groupe aux Templiers), reste derrière eux, ça sent la fin, car ça recommence à déconner ! D’un seul coup, sortis de je ne sais où ? Deux types déboulant et nous doublant avec une étonnante souplesse, que je n’ai plus depuis déjà un moment ! La surprise passée, je remarque que ces deux fous n’ont pas de Camelback. Puisqu’ils doublent, j’en profite pour m’incruster et doubler aussi, d’une façon certes moins légère. Nous rejoignons un autre groupe et cette fois-ci, restons derrière. Je leur demande qui ils sont, et répondent à ma curiosité en me précisant qu’ils sont bénévoles et que c’est eux qui ont fait le balisage final. Et là, d’un seul coup, toutes les têtes se retournent et d’une voix commune « C’est encore loin ? » « 40 minutes environ ». Nous restons quelques minutes avec ce groupe et je demande à doubler. Tout le monde s’écarte et me laisse passer ! Je fais environ 100 mètres et je glisse sur une pierre. Ce qui ne me serait pas arrivé quelques heures avant, mais la fatigue aidant… Et là c’est le drame, non pas que ma blessure réveillée (souvenez-vous je me suis blessé peu de temps avant les Templiers, pour ceux qui suivent !!!) me fasse terriblement souffrir, mais en tombant je me suis contracté, de peur de voir mon pied et ma jambe abîmés me lâcher. Qui dit contracture, à ce moment de la course, dit souvent, crampe ! Et bien c’est mon cas ! Donc les personnes que je venais de doubler, sont maintenant à mon chevet et tentent de faire le nécessaire, pour que ma crampe disparaisse. Les deux bénévoles précédemment cités, restent avec moi, me masse et me relève. Je repars en étant très prudent, mais je profite d’un profil moins abrupte pour courir, inutile de préciser que mes foulées sont courtes et mes pieds rasent le sol… Je retrouve le groupe, un peu plus dispersé que tout à l’heure. Je ne demande pas à les re-doubler vous vous en doutez. Mais ce sont les bénévoles qui le font à ma place, voyant que contrairement à certains je continue de courir. Je précise qu’il n’y a plus de rochers à passer, ni de grosses pierres à enjamber qui nécessitent de faire de trop gros efforts musculaires. Je passe et me voilà quelques minutes plus tard à entamer très très doucement la descente du Roc Nantais. Descente similaire à la descente de Saint Sulpice passée précédemment ! Il y a des arbres pour se retenir et prendre appui, parfois des cordes pour se tenir et avancer un tant soit peu. Les marches se passent non plus en sautant mais sur les fesses, en évitant de plier les jambes. La voix du speaker se rapproche ! La fin de la descente est proche, très proche, ça y est ! Il ne reste que les 3 concurrents devant moi à rattraper, ça aussi c’est fait, je passe le pont aperçu sur le DVD 2004 et dans les magazines. Je suis dans le village, une petite montée, un virage à droite, encore un autre, la dernière ligne droite, le fameux « portique » en point de mire, ça y est, comme les 805 autres « traileurs » avant moi je suis « finisher » de l’édition 2005 !
Plusieurs satisfactions, la première, être partis à trois potes « le bonheur ne vaut que si il est partagé », la seconde que ces trois mêmes potes aient terminés. Autres satisfactions, en vrac, l’ambiance, les paysages, le balisage, les ravitos, les bénévoles, le public, l’organisation ! Un seul regret, je l’ai déjà dis, que nous soyons aussi nombreux. Sachant que je suis conscient d’être dans le lot des « trop nombreux » ! Non pas pour les minutes perdues à patienter, lors des ascensions et des descentes, mais il est vrai que dans de tels paysages, le fait d’être parmi la foule, gâche un petit peu le plaisir. Deux solutions, la première, emprunter le parcours le lendemain et manquer tout le folklore qui fait que je suis présent ce jour là ou faire la course seul en tête…
Si vous ne savez pas quoi faire en octobre 2006...